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    Mort de l'acteur Johan Leysen, gueule du cinéma belge vu chez Terrence Malick et François Ozon
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    L'acteur Johan Leysen est décédé à 73 ans. Véritable gueule du cinéma belge, il a promené sa silhouette dans une riche carrière, forte de plus de 130 rôles, tournant notamment avec Jean-Luc Godard, François Ozon, Christophe Gans ou Terrence Malick.

    L'acteur Johan Leysen est décédé à l'âge de 73 ans, selon les informations données par le site flamand VRT. Débutant sa carrière au théâtre, en Belgique et aux Pays-Bas, il a par la suite joué au cinéma et pour le petit écran, apparaissant dans plus de 130 films et programmes de télévision.

    Né en 1950 à Hasselt, en Belgique, Johan Leysen début sa carrière en 1978, dans le plat pays qui est le sien, en interprétant le rôle principal d'une mini-série centrée sur la vie du peintre baroque belge Pieter Pauwel Rubens (Rubens, schilder en diplomaat). Trois long métrages flamands plus tard (dont In Alle Stilte en 1978), il passe la frontière et s'illustre, en France, dans le premier film réalisé par Marion Hänsel : Sur la terre comme au ciel (1981).

    De Godard à Malick

    L'année 1981 marque également un tournant dans sa (jeune) carrière, car c'est à partir de ce moment-là que Johan Leysen se partage entre la Belgique et la France, où les téléspectateurs peuvent le voir dans un épisode des Enquêtes du commissaire Maigret (avec Jean Richard dans le rôle titre) ou des Cinq dernières minutes, avant de l'apercevoir, en salles, au générique du Je vous salue Marie de Jean-Luc Godard (1985).

    Suivent une adaptation de Macbeth par Claude d'Anna (où il se glisse dans la peau de Banco), L'Oeuvre au noir d'André Delvaux et Le Maître de musique de Gérard Corbiau (1988), un cinéaste qu'il retrouvera en 2000, dans Le Roi danse.

    Weltkino Filmverleih GmbH

    Entre temps, Johan Leysen se sera éloigné du cinéma français pendant près de quatre ans (entre 1988 et 1992) au profit de la Belgique, où il tourne bon nombre de films, téléfilms et séries. Son retour dans l'Hexagone se fait avec Radu Mihaileanu, qui le met une première fois en scène dans Trahir (1992), et le retrouve, six ans plus tard, à l'occasion de Train de vie.

    Loin de réduire son rythme de travail, il est également à l'affiche de La Reine Margot de Patrice Chéreau (1993), Tykho Moon d'Enki Bilal (1996), Les Ames fortes de Raoul Ruiz (2000), ainsi que deux grosses productions : Le Pacte des loups de Christophe Gans (2001) et La Sirène rouge d'Olivier Megaton (2002).

    Après avoir délaissé le grand écran pour quelques séries (dont Boulevard du palais ou Clara Sheller en France, et Matinée en Belgique), Johan Leysen fait son retour en 2006, face à Christophe Lambert, dans Le Lièvre de Vatanen, puis affronte la jeune Déborah François et un passé trouble qui refait surface, dans L'Eté indien d'Alain Raoust (2007).

    Arte France

    Eclectique, aussi à l'aise dans des productions plus grand public que des films d'auteurs et intimistes, Johan Leysen a également tourné sous la direction de François Ozon dans Jeune & Jolie, et même pour Terrence Malick dans le chef-d'oeuvre Une vie cachée, sorti en 2019. Plus récemment, il a tenu le rôle de Simon Delbal dans la série belge Pandore, aux côtés d’Anne Coesens et Yoann Blanc en 2022.

    "Je considère mon travail comme un métier. Je suis un artisan, pas un artiste. Je suis un homme heureux et j’aime faire mon travail. Il n’y a rien de plus à dire à ce sujet" disait ce monstre de cinéma, qui laisse derrière lui une belle carrière riche de plus de 130 rôles.

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