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    "C'est arrivé à plusieurs reprises" : la scène du portrait-robot de Sambre a vraiment eu lieu
    Lucie Reeb
    Lucie Reeb
    -Journaliste séries
    Passionnée de séries depuis son plus jeune âge, elle regarde de tout, mais garde une place particulière dans son cœur pour les séries pour ados.

    Si certains passages de "Sambre" ont été romancés pour coller aux besoins de la fiction, certaines anecdotes parfois insolites ont vraiment eu lieu. Comme c'est le cas dans l'épisode 2, diffusé ce soir sur France 2.

    France 2 n’est pas étrangère à l’adaptation de faits-divers. Après la saluée Laetitia, qui revenait sur l’affaire Laëtitia Perrais, la chaîne fait une nouvelle fois équipe avec le réalisateur Jean-Xavier de Lestrades pour Sambre, une mini-série coup de poing qui ne devrait laisser personne indifférent.

    Adaptée de l’ouvrage d’Alice Géraud, qui a également travaillé sur les scénarios avec Marc Herpoux, cette fiction en 6 épisodes met en lumière l’histoire d’un des plus grands violeurs en série que la France ait connue, et montre ainsi l’évolution d’une justice qui a, encore aujourd’hui, du mal à endiguer les violences sexistes et sexuelles.

    Entre 1988 et 2018, jour de son arrestation, Dino Scalla (renommé Enzo Salina dans la série), dit “le violeur de la Sambre” aurait agressé près de quatre-vingts femmes dans le nord de la France, sur les abords de la Sambre.

    Si les scénaristes ont parfois romancé certains moments de l’histoire afin de coller aux codes de la fiction, il y a certains passages invraisemblables qui se sont pourtant réellement passés. Comme cela a été le cas dans l’épisode 2 de Sambre, diffusé ce lundi soir à partir de 22h20.

    Sambre
    Sambre
    Sortie : 2023-11-13 | 52 min
    Série : Sambre
    Avec Alix Poisson, Julien Frison, Jonathan Turnbull
    Presse
    4,4
    Spectateurs
    4,4

    L’anecdote folle du portrait robot

    Dans le second épisode, intitulé “Irène (la juge)”, Enzo Salina agresse une femme chez elle. Si habituellement, le violeur parvient à cacher son visage, il est cette fois démasqué par sa victime qui fait alors un portrait-robot auprès des policiers. Un dessin qui ressemble à s’y méprendre au personnage joué par Jonathan Turnbull.

    A ce moment de l’histoire, Enzo est devenu très ami avec de nombreux policiers du commissariat. Pourtant, aucun d’entre eux ne semble faire le rapprochement entre leur ami et le suspect. Alors qu’il passe la soirée au commissariat pour prendre un verre avec ses camarades de foot, il va même jusqu’à se mettre à côté du portrait robot et à blaguer avec le policier joué par Julien Frison que l’homme qu’ils recherchent lui ressemble beaucoup.

    Putain, mais c’est vrai en plus” lui répondent-ils en rigolant avant de continuer leur soirée. Une anecdote tout droit sortie du pire film policier qui est pourtant bien réel, comme l’a confié Alice Géraud lors d’un point presse organisé pour la promotion de Sambre.

    C’est vrai. Il a d’ailleurs raconté lors de son procès que c’était arrivé à plusieurs reprises”, a-t-elle expliqué. “Ce portrait robot, il existait. Et avec le recul, on se rend compte que c’est la photocopie du violeur. C’est édifiant. Mais en France, nous n’avons pas cette culture de la communication."

    "Les policiers avaient refusé de rendre public la photo, même si elle était dans les commissariats du coin. Ce qui est intéressant, c’est que la Belgique avait récupéré le portrait fait en France et l'avait diffusé.”

    “Il y a une forme de déni…”

    Mais alors comment expliquer que les policiers, qui cotoyaient le violeur chaque semaine lors de leurs entraînements de foot, aient pu passer à côté de cette ressemblance ? Pour Alix Poisson, qui joue Christine, la première victime d’Enzo, la réponse est très simple.

    Il y a une forme de déni”, a-t-elle déclaré. “Pendant très longtemps, nous n’avons pas voulu voir que 95% des violeurs étaient des personnes tout à fait normales, qui allaient bosser, étaient ponctuels, avait une famille…"

    "C’est dérangeant parce que si on admet ce postulat de départ, cela veut dire qu’on a tous autour de nous quelqu’un capable de faire ça. Pour moi, ça ne veut pas dire que les policiers étaient incompétents quand ils ont vu le portrait robot. C’est juste que pour eux, ce n’était pas possible. Ils le connaissaient, c’était un homme normal.”

    C’était d’ailleurs important pour Alice Géraud, qui a écrit l’ouvrage dont est adaptée la série, de développer le personnage d’Enzo dans Sambre. Cela permettait en effet d’installer le criminel dans une banalité et une normalité, et ainsi de mettre en lumière qu’il était loin de ressembler au stéréotype du violeur souvent véhiculé dans les médias.

    Retrouvez deux épisodes inédits de Sambre à partir de 21h10 sur France 2. Les 6 épisodes sont d’ores et déjà disponibles en avant-première sur la plateforme france.tv.

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