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    Top Gun : Sexe, alcool et drogue au menu sur le tournage...
    Guillaume Martin
    Guillaume Martin
    -Responsable éditorial cinéma et BDD
    Le polar est son genre de prédilection, les années 1970 et 1980 la période qu’il vénère, John McClane, L’Inspecteur Harry, Tony Montana les personnages qu’il adule… Saupoudrez le tout d’une bonne dose de cinéma populaire français et vous obtiendrez le trip "septième artistique" de Guillaume Martin.

    Alors que la suite de "Top Gun" revient sous les feux de l'actualité, c'est l'occasion d'évoquer quelques tournages entrés dans la légende du 7e Art, qui ont parfois été prétextes pour les acteurs et réalisateurs de dépasser certaines limites...

    D.R / Corbis

    Tony Scott sur "Top Gun" (1986)

    Drogue : Alcool : Sexe : De nombreuses fêtes ont émaillé le tournage de ce blockbuster. A chacune d'entre elles, on pouvait apercevoir le producteur Don Simpson, camé jusqu'à la moelle, ainsi que le réalisateur Tony Scott et son harem de petites nanas qu'il avait auparavant "auditionnées" pour des rôles inexistants ou déjà pourvus depuis longtemps. Amateur de grosses poitrines, ce dernier pouvait aller jusqu'à leur offrir une paire de nouveaux seins. L'une des soirées les plus mémorables fut celle organisée à l'occasion de l'anniversaire de Tom Cruise. La peu prude Kelly McGillis fit notamment sensation en plongeant nue dans la piscine du club des officiers de North Island.

    Colin Farrell sur "Miami Vice" (2005)

    Drogue : Alcool : Sexe : - - - En décembre 2005, en plein tournage de Miami ViceColin Farrell est soudainement hospitalisé pour épuisement et dépendance à un médicament qui lui avait été "prescrit pour soulager un mal de dos". C'est tout du moins la thèse officielle communiquée par l'attachée de presse de l'acteur Danica Smith. Car une autre version de l'incident propagée par Sarandi, une station de radio uruguyanenne, faisait état d'une overdose survenue sur le set en Uruguay. L'équipe médicale qui a examiné Colin Farrell aurait en effet retrouvé dans son sang des "traces de cocaïne, de marijuana et d'une autre drogue qui n'a pu être identifiée". Un comble pour le comédien qui était censé interpréter dans Miami Vice un ennemi de la pègre floridienne et des trafiquants de drogue.

    Dennis Hopper sur "Easy Rider" (1969)

    Drogue : Alcool : Sexe : S'il est un tournage emblématique de l'époque hippie et de sa vague d'excès en tout genre, c'est bien celui de Easy Rider, première expérience à la réalisation de Dennis Hopper, grand amateur de substances hallucinogènes. Symbole de la contre-culture de la fin des années 1960, ce road movie entre motards se tourna en un peu plus de sept semaines dans des conditions qui frôlaient parfois l'amateurisme. Quant au délire artistique de nos trois protagonistes - Dennis Hopper, Jack Nicholson et Peter Fonda - il est pour beaucoup à mettre sur le compte de leur consommation immodérée de LSD, drogue en vogue à cette période. Le premier montage, également finalisé sous l'influence de ce stupéfiant, durait près de 4h30, et il fallut toute la diplomatie et le bon sens du producteur Bert Schneider pour parvenir à un format plus raisonnable.

    Les nains sur "Le Magicien d'Oz" (1939)

    Drogue : - - - Alcool : Sexe : Côté coulisses, on était loin du conte de fées. Aux changements réguliers de réalisateurs (Richard Thorpe, George Cukor puis Victor Fleming) et aux incidents type brûlure (pour Margaret Hamilton, l'actrice censée interpréter la Sorcière de l’Ouest) ou asphyxie (pour Buddy Ebsen et son maquillage toxique de Bûcheron en fer blanc), il faut ajouter la réputation sulfureuse des comédiens de petite taille qui campaient les Munchkins. La version soft se contente de faire état d'une profonde indiscipline et vulgarité de leur part, tandis que la plus extravagante met l'accent sur leur lubricité. Sans que cela soit totalement confirmé, la MGM aurait tenté de camoufler les soirées de débauches auxquelles se seraient livrés ces nains dans les bars d'Hollywood.

    Coluche sur "Le Maître d'école" (1981), "Tchao Pantin" (1983) et "Dagobert" (1984)

    Drogue : Alcool : Sexe : - - - Dans la première moitié des années 1980, Coluche devient aux yeux du public une star du grand écran. Mais dans l'ombre, il est au plus mal. Sa femme Véronique l'ayant quitté, il se réfugie dans la drogue, et plus exactement l'héroïne, une substance qui le fera maigrir d'une douzaine de kilos durant le tournage du Maitre d'école de Claude Berri et qui le rendra irritable au contact des enfants figurants. Il en abusera aussi, sous l'oeil complice de Philippe Léotard, pour rendre encore plus crédible son personnage de Lambert dans Tchao Pantin (1983) et ira jusqu'à exiger du producteur Jean-Pierre Rassam, également grand habitué des paradis artificiels, que son "approvisionnement" soit pris en charge dans les frais de production du Bon roi Dagobert (1984).

    David Carradine sur "Stretch" (2009)

    Drogue : - - - Alcool : Sexe : Nous sommes le 4 juin 2009, dans une chambre d'hôtel de Bangkok. Le corps de David Carradine, mythique comédien de la série Kung-fu et fameux Bill du film éponyme de Tarantino, est retrouvé inanimé, plus exactement pendu dans un placard. On songe d'abord à un suicide de l'acteur venu en terre thaïlandaise pour y tourner Stretch, un film de Charles de Meaux ayant pour toile de fond les milieux hippiques asiatiques. Mais l'autopsie conclura à un "accident autoérotique". L'acteur, adepte du bondage et autres pratiques SM, aurait en effet tenté une "autostrangulation" histoire de décupler son plaisir sexuel en plein acte masturbatoire, mais celle-ci aurait tout bonnement mal tourné.

    Marlon Brando sur "Les Révoltés du Bounty" (1961)

    Drogue : - - - Alcool : Sexe : Une véritable sex machine que ce Brando ! Durant ce tournage qui connut aussi moultes péripéties du fait des caprices de la star, celle-ci s'envoya en l'air avec bon nombre de Tahitiennes qui servaient de figurantes au film mais aussi avec Tarita, qui jouait le rôle féminin principal. Le reste de l'équipe en fit de même avec les Vahinés, si bien que beaucoup contractèrent, comme Brando lui-même, des maladies vénériennes type vérole.

    Patrick Dewaere sur "Coup de tête" (1978)

    Drogue : Alcool : Sexe : - - - Ce n'est un secret pour personne, la personnalité tourmentée de Patrick Dewaere et ses problèmes de drogue lui valurent de nombreux déboires sur les tournages. Ainsi, sur celui de Coup de tête de Jean-Jacques Annaud, lors de la scène où l'acteur est censé dormir sur le banc d'un quai de gare, ce dernier, assoupi sous l'effet de la came, dégomma une droite à un accessoiriste qui tentait de placer son bagage sous sa tête. La violence du coup fut telle que l'équipe technique se mit en grève. Ce court arrêt de travail de 3 heures ne prit fin qu'avec les excuses de Dewaere.

    Francis Ford Coppola sur "Apocalypse Now" (1979)

    Drogue : Alcool : Sexe : De ce tournage apocalyptique, on connaît sa durée fleuve (16 mois), les conditions météo catastrophiques aux Philippines, les fréquents dépassements de budget de la production, la crise cardiaque dont fut victime Martin Sheen ou encore les caprices de star de Marlon Brando. Mais ce que l'on sait moins, ce sont les frasques auxquelles se livra Francis Ford Coppola durant la phase de fabrication de son film. Eloigné de son épouse, le cinéaste d'ordinaire fidèle collectionna les aventures avec plusieurs femmes, dont Linda Carpenter, une ancienne "Playmate" qui était censée jouer une Playboy bunny, une certaine Melissa Mathison, chargée de travailler sur le scénario d'une de ses productions, L'Etalon noir, ou encore une actrice porno rencontrée à l'époque du Parrain, 2e partie. C'est également à cette période que le réalisateur se mit à fumer de l'herbe, avouant par la suite que cela l'avait désinhibé mais avait eu aussi pour effet d'accroître ses bouffées paranoïaques.

    Warren Beatty sur "Bonnie and Clyde" (1967)

    Drogue : - - - Alcool : Sexe : Dans les années 1960, Warren Beatty aimait cultiver son image de sex symbol. Au point que sur les plateaux de tournage, très peu de femmes se montraient capables de résister à son charme ou à ses avances. Ainsi, entre deux scènes de Bonnie and Clyde, son passe-temps favori était de recevoir à flots constants dans sa caravane tout ce qui portait jupon et de faire déballage auprès de l'équipe de ses exploits sexuels.

    Marilyn Monroe sur "Les Désaxés" (1960)

    Drogue : Alcool : Sexe : - - - Pour ce film devenu mythique après la mort de ses trois interprètes principaux (Marilyn MonroeClark Gable et Montgomery Clift), il était parfois difficile au réalisateur John Huston de restituer à l'écran la beauté originelle de Marilyn Monroe, tellement son visage paraissait épuisé. Les raisons d'un tel épuisement ? Des nuits sans sommeil, des disputes constantes avec son mari Arthur Miller et aussi toute une gamme de médicaments (stimulants divers et variés, antidépresseurs, antidouleurs et autres psychotropes) qu'elle ingurgitait tels des bonbons pour calmer sa dépression. Résultats : ses retards sur le plateau étaient de plus en plus fréquents et importants, et la comédienne a même été hospitalisée deux semaines, ce qui entraînera un allongement de la durée de tournage et un dépassement de budget conséquent (on en est alors à 4 millions de dollars).

    Paul Schrader sur "La Féline" (1982)

    Drogue : Alcool : Sexe : A l'aube des années 1980, le génial scénariste de Taxi Driver et réalisateur de Hardcore entama une véritable descente aux enfers. Sa dépendance à la cocaïne et ses fréquentations malsaines n'y étaient pas étrangères. Ned Tanen, ponte de Universal dans les années 1970 et 1980, en fit l'amère expérience sur La Féline que tourna Paul Schrader en 1982. Suivi par deux psychiatres, ce dernier contamina la majeure partie de l'équipe technique avec son addiction. L'une des rares personnes qui ne se droguaient pas était Nastassja Kinski, censée interpréter l'héroïne du film. Ce qui ne l'empêcha pas d'avoir une aventure avec le cinéaste, chose qu'elle regrettera par la suite puisqu'une fois leur relation rompue Paul Schrader menaça d'intégrer dans le film un plan dans lequel le sexe de la comédienne était explicitement visible. Le producteur Ned Tanen désamorcera la crise, et Paul Schrader sera pendant quelques années mis au ban d'Hollywood en raison de sa réputation sulfureuse.

    Jacques Spiesser sur "Le Juge Fayard dit le shériff" (1977)

    Drogue : Alcool : Sexe : - - - Sur le tournage du Juge Fayard dit le shériff, le réalisateur Yves Boisset dut faire face à une situation qui faillit virer à la tragédie. Au casting de ce film, trois acteurs - Patrick DewaerePhilippe Léotard et Jacques Spiesser - en proie à leurs propres démons, dont celui de la drogue. Chacun d'entre eux venait de connaître une douloureuse rupture amoureuse lorsque la production démarra. Jacques Spiesser, pour sa part, ne se remettait pas qu'Isabelle Huppert l'ait quitté. Deux jours avant de tourner une scène capitale du film - dans laquelle il devait faire face au procureur joué par Jean Bouise pour lui réclamer l'instruction du meurtre du Juge Fayard - il fut victime d'une overdose et dut être transporté d'urgence à l'hôpital. Le tournage de cette séquence eut bien lieu, mais l'acteur n'avait pas totalement retrouvé ses esprits et ses capacités physiques. C'est à peine s'il pouvait tenir debout et faire force de conviction. Une expérience qui restera traumatisante pour le cinéaste.

    Peter O'Toole sur "La Nuit des généraux" (1967)

    Drogue : - - - Alcool : Sexe : - - - Il arrivait souvent que Peter O'Toole débarque ivre mort sur le tournage de certains de ses films. Le cinéaste Yves Boisset qui avait pu assister à la mise en boîte de certaines scènes de La Nuit des généraux se souvient, comme il l'explique dans son autobiographie La Vie est un choix, de l'état comateux dans lequel l'acteur se trouvait lorsqu'il était appelé sur le plateau : "Lorsque le réalisateur Anatole Litvak venait lui demander s'il était prêt à tourner, il esquissait un geste d'assentiment, on l'aidait à se lever de sa chaise. Il se dirigeait en titubant jusqu'à sa place de départ. Et brusquement, lorsque Litvak criait "Moteur ! Action !", un véritable miracle se produisait. En un instant, il mesurait dix centimètres de plus. Son regard s'allumait comme une ampoule électrique. Ses gestes devenaient fermes, sa démarche décidée, son élocution digne de l'Old Vic Theater. Il jouait même la scène avec une incroyable énergie. A peine Litvak avait-il arrêté la caméra, O'Toole perdait six centimètres. Son oeil s'éteignait. Il fallait le ramener à sa chaise sur laquelle il s'effondrait jusqu'à la prise suivante. Fascinant !"

    Pierre Brasseur sur "Les Mariés de l'an II" (1971)

    Drogue : - - - Alcool : Sexe : - - - Comme beaucoup d'autres cinéastes, Jean-Paul Rappeneau se méfiait de Pierre Brasseur, et pour cause celui qui avait notamment marqué les esprits par son incroyable composition de Frederick Lemaître dans Les Enfants du paradis traînait aussi une sacrée réputation d'ivrogne. Sa participation aux Mariés de l'an II, ce dernier la dut à Belmondo qui parvint à l'imposer au réalisateur alors que celui-ci aurait préféré Georges Wilson pour incarner le père du héros. La condition de cet engagement, c'était que l'acteur se tienne éloigné de toute bouteille d'alcool durant tout le tournage censé se dérouler en Roumanie. Mais difficile pour Pierre Brasseur de tenir une telle promesse. Une fois les journées de travail terminées, il allait aussitôt s'abreuver au bar du studio et s'adonner à certaines excentricités bien malvenues dans un pays soumis au régime dictatorial de Ceausescu.

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