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    I Origins : Astrid Bergès-Frisbey intarissable sur le film de Mike Cahill
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    De passage au dernier Festival de Deauville, où le film était présenté en Compétition, Astrid Bergès-Frisbey a évoqué "I Origins" de Mike Cahill, expérience sensorielle sur laquelle elle est tout simplement intarissable.

    Jelena Vukotic

    Lorsqu'elle est lancée sur I Origins, impossible de l'arrêter. C'est dire à quel point Astrid Bergès-Frisbey est passionnée par le film et son réalisateur, Mike Cahill, avec qui elle est venue présenter le film, en Compétition, lors du dernier Festival de Deauville. Des thèmes à la mise en scène, en passant par le tournage d'une scène en particulier, voici tout ce qui lui est venu à l'esprit, dans une seule et même réponse, au moment d'évoquer le film.

    "Moi je trouve ça fascinant les yeux [thème central du film, ndlr], donc c'est plaisant de faire partie d'un film qui parle de ça et de tellement de thèmes, de façon aussi dense que subtile et qui est tout sauf moralisateur. C'est plaisant de faire partie d'un film dont beaucoup de gens sortent en disant que ça les a hantés. Moi je me suis posé plein de questions pendant des semaines.

    Ça n'est même pas une question d'être choquée par le film, mais cette faculté qu'il a de réfléchir sur la vie et ses grands thèmes, sans tenter de nous induire d'un côté ou de l'autre. Chacun est libre de penser et d'y voir ce qu'il veut, et de réfléchir à ce qu'il veut par la suite. C'est tout sauf manichéen et j'aime aussi le fait qu'il soit à ce point universel et grandiose de par ses thèmes, tout en étant aussi brut qu'un diamant.

    Très pur, humain et vivant

    Mike se sert de la science-fiction pour parler de ces immenses thèmes, tout en utilisant des personnages et des situations qui font, normalement, l'objet de films à part entière. C'était encore plus visible dans Another Earth, qui racontait la réintégration d'une fille sortant de la prison où elle a purgé une peine de plusieurs années, tout en parlant de ces grands sujets, aussi bien philosophiques que spirituels, à travers ce monde créé de toutes pièces. Il ramène ça à quelque chose de très pur, humain et vivant.

    Le fait qu'il vienne du documentaire animalier lui donne cette possibilité, tout comme le fait qu'il soit aussi fort techniquement : il monte lui-même, peut cadrer, ce qui lui permet d'affirmer qu'il sait ce qu'il est en train de faire, même avec peu de choses. Il peut ainsi approfondir les situations à son gré, sans artifice. Et quand il y en a, le son notamment, il n'en fait pas un spectacle. Gravity oui, mais Mike l'utilise pour favoriser l'entrée dans l'histoire, sans que ce soit visible pour autant. C'est pareil pour les effets spéciaux, qui sont complètement invisibles.

    Un plaisir immense

    L'idée c'était d'aller au coeur même des situations, des scènes, de ce que l'on racontait, en admettant que cette histoire était plus forte que nous. Ce que l'on raconte va au-delà et j'adore la scène où mon personnage et celui de Brit Marling se rencontrent : dans un film lambda, ça aurait pu être deux adversaires qui se rencontrent, deux femmes qui pourraient se transformer en chats. Mais cette scène a été puissante à tourner. On savait tous qu'elle était bien écrite, mais lorsqu'on l'a essayée, on s'est rendus compte de tout ce qu'il s'y passait. C'était un plaisir immense, aussi bien pour un comédien que pour un metteur en scène, car la situation de départ est totalement anodine, mais au final elle nous dépasse."

    Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Deauville le 11 septembre 2014

    La bande-annonce de "I Origins" :

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