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    Cannes 2015 - Valley of Love : "On ne sait jamais ce qui est vrai ou faux entre Depardieu et Huppert"

    C'était l'un des événements de la Croisette hier : les retrouvailles tant attendues entre Gérard Depardieu et Isabelle Huppert, 35 ans après Loulou, pour Valley of Love de Guillaume Nicloux. Interview et morceaux choisis de la conférence de presse.

    Le Pacte

    Gérard Depardieu - Isabelle Huppert, un sacré couple de cinéma ! Si leur union à l'écran semble une évidence, cela faisait étonnamment plus de 30 ans qu'ils ne s'étaient pas donné la réplique ! C'est peu dire que leurs retrouvailles étaient attendues. La fusion de leurs personnages opère à merveille dans Valley of Love, nouveau long métrage de Guillaume Nicloux, projeté en compétition hier à Cannes.

    Au micro d'AlloCiné, le réalisateur revient sur l'idée de réunir ces "deux personnalités très différentes" et le travail quasi documentaire qu'il a effectué pour que cette rencontre soit d'autant plus forte... "La frontière est trouble dans ce film car ce sont deux acteurs, pris dans une aventure filmique. Il y a un trajet permanent entre la fiction et un travail documentaire, poursuit-il. Est ce que ce à quoi on assiste est vrai ou appartient à la fiction ?" Découvrez notre interview en vidéo.

    BORDE-MOREAU / BESTIMAGE

    Un peu plus tôt dans la journée, Isabelle Huppert et Gérard Depardieu avaient créé l'évenement en participant tous deux au traditionnel photo-call du Festival, suivi de la conférence de presse, dont nous avons retenu quelques moments forts...

    Guillaume Nicloux m’a parlé de ce projet pendant qu’on tournait La Religieuse, c’était un peu comme une idée fixe  (Isabelle Huppert)

    Isabelle Huppert : Guillaume [Nicloux] m’a parlé de ce projet pendant qu’on tournait La Religieuse, c’était un peu comme une idée fixe. Au début, c'était juste un projet, et il n'était pas prévu que ce soit Gérard [Depardieu] (Ryan O'Neal était le premier acteur pressenti pour ce film, Ndlr.) Il me parlait d’un couple qu’il voulait réunir dans la Vallée de la mort. C'était déjà assez insolite pour que je m'y vois. Il m’a dit peu de choses dessus mais je m’y voyais.

    Je crois que c’était la rencontre avec le décor avant tout. Souvent, le cinéma ça part de ça, de choses un peu inattendues, d’une rencontre qu’on projette dans un décor, un lieu, et très vite on se voit peupler ce lieu. Il se trouve que je connaissais la Vallée de la mort, j’y étais déjà allée, je visualisais assez bien l’endroit et j'imaginais ce que ça pouvait avoir de ressort romanesque et fantastique. On se croit quasiment sur une autre planète dans la Vallée de la mort. C’est comme un désert, on ne peut se raccrocher à rien. La chaleur est évidemment un élément déterminant. Tout ça concourt à fabriquer de la fiction, et en même temps, je savais aussi que l'idée de Guillaume Nicloux était d'envisager ses personnages de façon hyper réaliste, comme des personnes.

    Donc son idée de départ était qu'on s'appelle Gérard et Isabelle et ça créé un sentiment de proximité, ça ne veut pas dire que la fiction n’est pas à l’œuvre. Ca donne un aspect documentaire, même si évidemment ça n’en est pas un. Ca crée un rapport au rôle qui est très particulier. Et le dialogue participe de ça aussi, qui concourt à cette texture particulière du film. C'est à la fois très intime, très privé, et même temps il y a une sorte de chimie assez heureuse, comme un frottement, qui se produit entre cette intimité et cette immensité mystérieuse, parfois douloureuse.

    La mise en scène, c'est être à la bonne place tout simplement  (Isabelle Huppert)

    Isabelle Huppert : (A propos de la fraicheur, la spontanéité du jeu entre les deux acteurs) C’est à la fois beaucoup de travail et pas du tout. Beaucoup de travail dans le sens où pour en arriver là, il faut un certain état de concentration. Et il faut une mise en scène qui protège ce travail. La mise en scène, c'est être à la bonne place tout simplement. Finalement ça témoigne d’une générosité certaine de la part du metteur en scène : comment sa mise en scène va organiquement accompagner le mouvement intime des acteurs. Une fois que l’on est protégé, c’est ce qui permet aux acteurs d’être bien ensemble. C’est juste de créer les conditions favorables.

    Le Pacte

    Gérard Depardieu : Moi je me suis arrangé pour faire ce métier parce que je ne voulais pas travailler. Je suis tombé là-dedans par hasard, et c'est la vérité, et je me suis rendu compte que je préférais vivre, et c'est vrai que de vivre avec des gens qui font ce métier, que je regarde et dont je suis le premier spectateur, à l'intérieur d'une mis en scène, un cadre défini, ça me va ! D'autant plus qu'il y a une cantine! (rires dans la salle). On est nourri, blanchi. (...) C'était long à trouver ce pourquoi j'aimais ce métier. Je me suis rendu compte que c'était par plaisir, et que c'était par facilité car il fut un temps, on gagnait beaucoup de pognon !

    Je n’oserais pas me servir du deuil de Guillaume  (Gérard Depardieu)

    Gérard Depardieu : (Interrogé sur la difficulté de de jouer ce genre de rôle qui remue peut être des choses personnelles, à savoir le deuil d'un enfant) Non ce n’est pas plus difficile. Je n’oserais pas me servir du deuil de Guillaume par exemple car c'est un deuil à part, mais, en revanche, je peux très bien comprendre le deuil d'un enfant, imaginer le poids de ces deux lettres et de ce rendez-vous. Il ne faut pas aller les chercher en soi ces choses-là. Il faut les prendre en nous, Isabelle et moi.

    La bande-annonce de Valley of Love

     

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