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    5 films pour parler travail (et chômage) en 2016 au cinéma
    Yoann Sardet
    Rédacteur en chef depuis 2003 - Fan de SF et chasseur de faux raccords et d’easter-eggs, cet enfant des 80’s / 90’s découvre avec passion, avidité et curiosité tous types de films et séries.

    Les Têtes de l'emploi, Moi Daniel Blake, Carole Matthieu, Maman a tort, Merci patron : cinq films pour parler travail (et chômage) en 2016 au cinéma.

    Les Têtes de l'emploi : rire du (non) travail

    Stéphane, spécialiste de la radiation ; Cathy, régulièrement insultée par téléphone ; Thierry, dont les méthodes d'accompagnement sont loin d'être efficaces : ce sont les anti-héros de cette comédie douce-amère où la vanne accompagne la détresse, où l'humour côtoie les sujets graves, où le rire est fier. Une sorte de "drame rigolo", de l'aveu de Franck Dubosc, qui voit trois pieds nickelés (Franck Dubosc, Elsa Zylberstein, François-Xavier Demaison) d'une Agence pour l'Emploi menacée de fermeture développer un projet fou : fabriquer du chômage pour sauver leur poste. Un film qui fait du bien, en somme. Tout sur le film

    Moi, Daniel Blake : ce ne sont pas des numéros

    Deuxième Palme d'Or du plus social et citoyen des cinéastes, ce drame plein de (des)humanité signé Ken Loach plonge un menuisier de 59 ans (formidable Dave Johns) et une mère célibataire au coeur de la machine administrative de l'aide sociale et des job-centers britanniques, dont le cynisme n'a d'égal que l'abérration. "Un chef d’œuvre de pureté et de pudeur", "une œuvre magnifique et bouleversante", un film "nécessaire", "un cri du coeur", "poignant mais jamais larmoyant" : la presse française est quasi-unanime pour saluer ce nouvel opus pour lequel le réalisateur est sorti de sa retraite. Tout sur le film

    Maman a tort : l'entreprise à hauteur d'enfant

    Quel est l'autre visage des parents sur leur lieu de travail ? Une thématique rarement abordée à l'écran, que Marc Fitoussi (Copacabana, La Ritournelle) explore à travers le regard d'une jeune collégienne, venue faire son stage d'observation de troisième dans la compagnie d’assurances où travaille sa mère Emilie Dequenne. Un regard grinçant, naïf et rafraîchissant, qui confronte les adultes à leurs lâchetés, leurs contradictions et leurs renoncements. Bienvenue dans le monde du travail... Tout sur le film

    Carole Matthieu : le mal au travail

    Révélé en 2015 par Discount, qui plongeait dans le monde de la grande distribution, Louis-Julien Petit poursuit son exploration du monde du travail à travers le destin d'une médecin du travail (Isabelle Adjani), confrontée aux méthodes écrasantes de l'entreprise où elle officie, à la détresse des salariés et à sa propre impuissance à aider ses patients et à alerter la hiérarchie. Très impliquée sur cette adaptation du roman Les visages écrasés de Marin Ledun, la comédienne en a elle-même acquis les droits : "Ce film dévoile un monstre sans visage, un monde qu’on nous a rendu invisible, peuplé de gens rendus inexistants au prétexte de politiques de rentabilité"Tout sur le film

    Merci Patron : le Michael Moore picard

    Avec plus de 500 000 entrées en salles, le documentaire de François Ruffin est LE succès-surprise de l'année 2016. Devenu l'étendard du mouvement "Nuit Debout", et plus largement de tous les indignés, ce film aussi drôle qu'humain met en scène un incroyable stratagème, qui voit le rédacteur en chef du journal Fakir épauler un couple au chômage et endetté pour convaincre le Groupe LVMH et son PDG Bernard Arnault de leur venir en aide. Le résultat ? Un film social réjouissant, qui utilise l'humour comme une arme et qui vise à ré-enchanter la lutte. "Je ne dis surtout pas que mon film va changer les choses. C’est un film, ce n’est pas un mouvement politique… sachant que de nombreux mouvements politiques n’arrivent déjà pas à faire changer les choses. Il faut être humble dans sa démarche. Ce que notre film dit aux spectateurs, c’est qu’on n’a beau penser ne pas peser, si on décide de passer à l’action, ça peut avoir des effets. J’ai fait une quarantaine d’avant-premières, je sens cet effet dans les salles : remettre de l’enthousiasme et faire que les gens se disent 'à la fin, c’est nous qu’on peut gagner'"Tout sur le film

     

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