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    D'Une famille syrienne à Blade Runner 2049, rencontre avec Hiam Abbass

    Primée au Festival d'Angoulême pour son interprétation dans "Une famille syrienne", à l'affiche ce mercredi, et bientôt dans "Balde Runner 2049" et "Corps étranger", rencontre avec la comédienne Hiam Abbass.

    Bestimage

    AlloCiné : Vous êtes au Festival du film francophone d'Angoulême avec Une famille syrienne et Corps étranger, et vous serez très bientôt dans Blade Runner 2049. On doit souvent vous poser la question, mais comment choisissez-vous vos rôles ?

    Hiam Abbass, comédienne : Effectivement on me pose la question, et j'ai vraiment une seule réponse. Je crois que ce n'est pas un choix que j'impose moi-même sur ma carrière. C'est un choix aussi des autres avec leur désir de travailler avec moi. Quand ce désir est mutuel, je pars sur l'expérience. Quand il ne l'est pas, il ne l'est pas.

    Souvent dans mes choix je ne regarde pas nécessairement le budget du film, ni combien je vais gagner, c'est la rencontre. Par exemple, vous parlez de Blade Runner, c'est Denis Villeneuve qui vous contacte pour vous dire qu'il a très envie que vous jouiez dans son film, même si c'est un petit rôle, c'est un peu difficile -surtout quand vous le respectez, vous aimez son travail- de dire non. Ma réaction primaire, c'est oui, et après je regarde ce qu'on me propose.

    2017 Sony Pictures Releasing GmbH

    Il y a aussi autre chose que je n'ai jamais vraiment calculé, c'est la quantité, la grandeur du rôle. Si c'est une scène bien écrite, une scène où je m'amuse à la faire, et qu'elle me permet une rencontre, une nouvelle expérience, bien sûr je la fais.

    Maintenant sur les rôles plus importants, je suis peut être un peu plus exigeante car à ce moment-là, j'exige que l'histoire me parle aussi. J'exige de trouver une sorte de connexion avec le scénario, avec le sujet que le scénario traite. J'ai besoin de savoir si j'ai le courage de défendre parce qu'aussi, dans ce métier, il faut défendre son travail par la suite. Défendre mon travail n'est pas un acte égoiste pour moi, c'est un acte plutôt de défendre vraiment le film dans son identité totale.

    Trouver une sorte de connexion avec le sujet que le scénario traite

    Donc comment je me connecte avec l'histoire m'intéresse? Comment je me connecte personnellement avec le rôle ? Qu'est-ce que le rôle peut m'apporter? Et qu'est ce que moi je peux apporter à ce rôle ? L'espace de liberté et de rêve que ce rôle me permet ? L'espace de surprise qui peut venir de cette expérience ? Et la rencontre avec un réalisateur ou une réalisatrice si il ou elle est nouveau dans ma carrière.

    Blade Runner 2049 est peut être le film le plus ambitieux en terme de moyens dans lequel vous avez joué et est très attendu par les internautes. Que pouvez-vous nous dire à son sujet ?

    Je ne suis pas là quand les effets spéciaux se font. Je vais jouer avec un effet, c'est la seule chose que je peux dire sur mon personnage.

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    Ce qui me plaisait, c'est le travail face à Ryan Gosling et une jeune actrice américaine qui d'ailleurs est très très bien. J'ai appris comment Denis [Villeneuve] fait ses films, sa pensée, sa façon de faire, sa direction d'acteur qui m'a beaucoup intéressée .

    J'étais aussi dans le film de Ridley Scott si on parle de grosses machines bien sûr. Ce film [Exodus: Gods and Kings, Ndlr.] aussi avait beaucoup d'effets. On a tourné sur d'immenses fonds verts, sur des espaces vraiment hallucinants. Mais ce n'est pas nécessairement ça qui m'attire. Dans ces expériences « hollywoodiennes », c'est une machine autre. C'est intéressant d'essayer, surtout quand on vous fait une demande personnelle, de savoir comment ça se fabrique tout ça.

    Happiness Distribution

    Un film comme Corps étranger de Raja Amari ou Une famille syrienne de Philippe Van Leeuw ont aussi de l'ambition. L'ambition elle est par rapport à ce désir de pouvoir faire un film qui par la suite fait son chemin auprès du public. C'est important aussi. L'ambition de pouvoir transmettre quelque chose dans un film. La grosse machine fait partie du cinéma mais il y a aussi des petits films qui se font qui sont des immenses ambitions pour moi.

    Quels sont les rôles dont on vous parle le plus ?

    Je dirai deux jusqu'à maintenant, et j'ai l'impression que le troisième est sur le chemin. C'est Satin rouge de Raja Amari, qui a lancé ma carrière en France. Les Citronniers aussi j'ai l'impression. C'est un film qui m'a beaucoup poursuivie. Les gens me demandent parfois en oubliant un peu le titre -Les Oliviers, Les Pommiers… c'est devenu une anecdote-. Je trouve ça vraiment touchant.

    KMBO

    J'ai l'impression que le film de Philippe Van Leeuw, qui a fait quelques festivals, qu'il va marquer un peu aussi ma carrière. C'est un film qui est vraiment très fort qui nous laisse bouche bée face à une machine de guerre qui est très actuelle et qui est en train de dévorer toute une population.

    C'est un quotidien de 24h d'une famille sous les bombes. Les gens ne sortent pas indemnes de ce film. Peut être on se fait des idées parfois sur un film difficile que ça va peut être un film que le public va rejeter, mais je crois que malgré sa difficulté, ça fait vraiment bouger quelque chose chez le spectateur.

    Les spectateurs ne sortent pas indemnes d'Une famille syrienne

    Mais de citer ces trois films n'annule absolument pas l'importance d'autres films qui sont dans ma carrière. Je dis ça avec beaucoup d'amour et de respect par rapport à certains réalisateurs avec lesquels j'ai travaillé. Il y a beaucoup de réalisateurs avec qui j'ai travaillé à qui vraiment je tire mon chapeau à leur courage et leur audace de pouvoir tenir à vouloir faire le film pendant des années et qui ont réussi finalement à le faire.

    La bande-annonce d'Une famille syrienne, en salles ce mercredi :

     

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