Mon compte
    L’école buissonnière : "Ce que j'aime profondément et passionnément, c'est raconter des histoires"

    Après "Loup" ou encore "Belle et Sébastien", Nicolas Canier signe "L’école buissonnière" avec François Cluzet, Jean Scandel, Eric Elmosnino, François Berléand et Valérie Karsenti. Rencontre.

    AlloCiné : Après vous être illustré dans le domaine du documentaire, vous continuez à tracer votre sillon dans la fiction...

    Nicolas Vanier, réalisateur : Ça a été une aventure progressive. J'avais fait un premier film, Le Dernier trappeur qui était très documentaire, même s'il y avait une histoire. J'ai évolué avec mon 2ème et 3ème film, avec de plus en plus d'histoire, et de moins en moins de documentaire, même si à chaque fois, les toiles de fond sur lesquelles s'écrivent ces films sont les personnages principaux des films.

    Ce que j'aime profondément et passionnément, c'est raconter des histoires. C'est vrai que j'ai beaucoup raconté au travers de films mes propres histoires, dans lesquelles je me sentais un peu prisonnier finalement. On ne peut pas s'échapper de ce qu'on a vécu, alors que lorsqu'on écrit un roman -puisque ce film a d'abord été un roman-, ou que l'on écrive une histoire pour un film, on est totalement libre. Je crois que c'est cette liberté qui me permet de créer des situations, des personnages que j'aime. De créer cela en plus avec un certain rythme où l'on va essayer en tout cas de créer de l'émotion, du rire… C'est un métier que j'ai appris à aimer énormément.

    StudioCanal/Eric Travers/Radar Films

    Il y a tout un mélange d'un roman que j'ai écrit il y a une vingtaine d'années sur ma propre histoire, avec ma famille en Sologne. Il y a aussi dans cette histoire celle vraie d'un homme dans la forêt que j'ai connu et avec lequel j'ai passé une grande partie de ma vie qui s'appelait Totoche. Il y a un garde-chasse qui correspond assez exactement à un garde-chasse qui a été celui qui m'a initié à la forêt, au piégeage. Bien évidemment que la Sologne étant mon pays, il y a dans cette histoire et dans les personnages des tas de choses, de séquences, de caractères qu'on peut retrouver dans ma propre histoire avec la Sologne. 

    On sent dans votre film une attention particulière à l'authenticité des paysages, des animaux, qui sont filmés de façon naturelle...

    Oui, c'est un petit peu la marque de fabrique de mes films que d'avoir une toile de fond qui soit la plus réelle possible. On m'a souvent demandé pourquoi je n'avais pas -pour mon film Loup- fait ce que tous font, c'est à dire utiliser des hybrides. De la même façon pour ce film j'ai voulu utiliser des décors naturels, des animaux les plus sauvages possibles, de façon à avoir des comportements qui font que le public averti, car ça existe encore des gens qui vivent près de la forêt, ne se sentent pas trahis. Moi, comme ces personnes dont je parle dans ce film, qui sont les garde-chasse, les pêcheurs, ces gens qui vivent dans la foret, souvent rient un petit peu jaune en voyant des films qui raconte leur territoire, leur passion, retranscris de façon un petit peu ridicule. C'est une toile de fond que je connais parfaitement, et j'essaye de retransmettre ça le plus fidèlement possible.

    StudioCanal/Eric Travers/Radar Films

    Dès mon premier film, Le Dernier Trappeur, tout le monde m'a demandé 'pourquoi tourner à -40, -50, c'est ridicule… Tourne à -5 et ce sera exactement pareil à l'image'. Je me suis battu pour qu'on tourne à -40. Même si consciemment le public à l'image ne se rend pas compte de la différence, inconsciemment même s'il n'est pas capable de dire pourquoi ça paraît vrai, il sent que c'est vrai.

    Pour ce film, pour l'anecdote, il y a une pêche au saumon qui est une séquence importante. C'était totalement ridicule que d'utiliser un vrai saumon. Parce qu'il y a des truites arc en ciel qui lorsqu'elles font 4 ou 5 kilos correspondent exactement à ce que tout le monde croit être un saumon. Mais moi j'ai utilisé un vrai saumon. Ce n'est pas quelque chose que l'on voit à l'image, mais voilà, tout le film est vrai, et je pense que c'est quelque chose qui fait qu'on ressent d'autant plus fort en suite les émotions lorsque l'on voit ces personnages qui se retrouvent confrontés avec cet univers qui du coup paraît vrai, et vrai pour le public.

    L'Ecole buissonnière EXTRAIT "La pêche"

     

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top