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    Possessions sur CANAL+ : que vaut l'envoûtante série thriller avec Reda Kateb ?
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    CANAL+ lance ce soir "Possessions", sa nouvelle création originale avec Reda Kateb et Nadia Tereszkiewicz. Cette série franco-israélienne aux accents fantastiques, centrée sur une jeune mariée accusée du meurtre de son époux, vaut-elle le détour ?

    Vered Adir - Haut et Court TV / Quiddity / Canal+

    De quoi ça parle ?

    Natalie, jeune française expatriée en Israël, est accusée d’avoir assassiné son mari le soir de ses noces. Karim, un diplomate français chargé d’apporter sur place son aide à des ressortissants en difficulté, est peu à peu fasciné par Natalie. Mais il ne parvient pas à savoir si la jeune femme est profondément perdue et vulnérable, ou redoutablement manipulatrice. Obsédé par cette affaire, Karim va plonger dans le passé mystérieux de Natalie et de sa famille.

    Tous les lundis à 21h sur CANAL+ à partir du 2 novembre et disponible en intégrale à la demande sur myCANAL. 6 épisodes vus sur 6.

    À quoi ça ressemble ?

    C'est avec qui ?

    Dix ans après sa participation à la saison 3 de MafiosaReda Kateb (Hippocrate, Hors normes, Le Chant du loup), qu'on a également pu voir dans Engrenages, retrouve Canal+ et les séries avec Possessions, réalisée par Thomas Vincent (Versailles, Bodyguard). C'est lui qui prête ses traits à Karim, le diplomate français qui va venir en aide à Natalie, accusée d'avoir assassiné son mari le soir de leurs noces. Une mariée ensanglantée incarnée quant à elle par Nadia Tereszkiewicz (Sauvages, Seules les Bêtes), la vraie révélation de ce thriller envoûtant.

    Autour de ces deux figures centrales gravitent une jolie brochette de comédiens, de Dominique Valadié à Ariane Ascaride, en passant par Tchéky Karyo, Judith Chemla, Aloïse Sauvage, ou encore Noa Koler, qui complètent ainsi un casting de haut vol.

    Possessions
    Possessions
    Sortie : 2020-11-02 | 52 min
    Série : Possessions
    Avec Reda Kateb, Nadia Tereszkiewicz, Noa Koler
    Presse
    3,5
    Spectateurs
    2,6
    Voir via MyCanal

    Ça vaut le coup d'oeil ?

    En quelques secondes, le soir de ses noces, la vie de Natalie, Française vivant avec sa famille à Tel-Aviv, bascule dans l'horreur. Alors que tous les regards sont tournés vers les jeunes mariés, qui s'apprêtent à couper la pièce montée, les lumières s'éteignent. Quelques secondes seulement. Mais assez pour que le drame surgisse. Lorsque l'immense salle des fêtes se rallume, le marié gît au sol, la gorge tranchée. Et Natalie tient dans ses mains le couteau désormais recouvert de sang. Tout l'accuse et la jeune femme est immédiatement arrêtée. Mais est-elle vraiment coupable ? Et, si oui, pourquoi ? Ou est-elle en réalité possédée par le dibbouk, ce démon qui habite le corps des individus dans la mythologie juive et qui l'aurait poussée à commettre l'irréparable ? C'est là toute la question de cette mini-série franco-israélienne en 6 épisodes écrite par Shachar Magen et Valérie Zenatti.

    Dès sa longue séquence d'ouverture à l'ambiance inquiétante et pesante, Possessions parvient à nous happer, tout en posant les bases d'une atmosphère si particulière et d'un récit qui va multiplier les rebondissements et les fausses pistes pour nous pousser à nous interroger en permanence. Aidée par une esthétique léchée, qui lorgne par moments du côté du western avec ses décors désertiques, par la bande-son envoûtante signée HiTnRuN, et par l'aura que confère Israël, un pays "hanté" par son histoire, à l'ensemble des épisodes et des personnages, la nouvelle série de Canal+ se révèle vite être l'une des très bonnes surprises de la rentrée télévisuelle 2020. Un drame qui questionne avant tout les mythes et les croyances et s'intéresse, derrière sa galerie de symboles, à l'emprise sous toutes ses formes. Qu'elle soit l'emprise du démoniaque sur l'humain, l'emprise des hommes sur les femmes, ou encore celle, écrasante et suffoquante, de la cellule familiale. Car derrière ses possibles accents fantastiques, liés au mystère central de la série qui nous guide du début à la fin du récit, Possessions est ancrée dans un réalisme certain et profond. Qui s'avère être ce qu'il y a de plus passionnant dans cette histoire.

    Vered Adir - Haut et Court TV / Quiddity / Canal+

    Nadia Tereszkiewicz est étonnante dans le rôle de Natalie, cette supposée "veuve noire" accusée d'avoir voulu assassiner son mari, tant son regard, mystérieux et souvent absent, habite chacune des séquences dans lesquelles elle apparaît. Face à cette quasi héroïne hitchcockienne, Reda Kateb est une fois de plus parfait en diplomate cartésien, bien décidé à percer les mystères de Natalie et de sa famille dysfonctionnelle. Quitte à s'éprendre de celle qu'il tente de sauver ? La distribution réunie devant la caméra de Thomas Vincent est d'ailleurs sans conteste l'un des gros points forts de la série, dont on retient également, entre autres, les excellentes prestations de Dominique Valadié en matriarche superstitieuse, qui représente à elle seule tout l'irrationnel de Possessions, de la comédienne israélienne Noa Koler en flic obstinée, et d'Ariane Ascaride, trop rare à la télévision. Ces comédiens sont l'âme de la série, qui nous attrapent et ne nous lâchent plus malgré un scénario un peu lent qui, en dépit de toutes ses qualités, aurait mérité un peu plus de rythme.

    Néanmoins, Possessions s'impose comme un très bon cru qui prouve une fois de plus la diversité de l'offre de Canal+ en matière de créations originales. Une série à part, un peu ovniesque, qui prend la forme d'un voyage aux confins de l'étrange et du réel, et qui laisse planer son mystère jusqu'au bout. Tout en offrant aux téléspectateurs une conclusion satisfaisante.

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