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    Marvel : comment Tom Holland a-t-il eu le rôle de Spider-Man ?
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Troisième incarnation de l'homme araignée après Tobey Maguire et Andrew Garfield, Tom Holland a déjà incarné à six reprises le super-héros de l'écurie Marvel. Mais comment a-t-il eu ce rôle très convoité ?

    Marvel Studios

    En l'espace de 15 ans, entre 2002 et 2017, ce ne sont pas moins de trois interprètes qui se sont succédé sous le costume de l'homme araignée : Tobey Maguire, Andrew Garfield, et Tom Holland. Ce dernier, âgé de 26 ans, a déjà aligné six incarnations de Spider-Man depuis qu'il a décroché le rôle, de Captain America : Civil War au carton planétaire Spider-Man : no Way Home, en passant par Avengers : Endgame.

    Pour comprendre comment ce dernier a décroché un rôle très convoité, il n'est pas inutile de regarder dans le rétroviseur.

    De Spider-Man 4 au robot The Amazing Spider-Man

    Début janvier 2010, les fans de l'homme araignée retiennent leur souffle : la production de Spider-Man 4 est annulée par Sony, qui annonce le reboot de la franchise. Une décision d'autant plus étonnante qu'en général, les studios préfèrent laisser un peu refroidir les franchises avant de lancer un Reboot.

    Comment Sam Raimi, maître d’œuvre entre 2002 et 2007 d'une formidable trilogie qui a largement contribué à déclencher la vague des films de super-héros à Hollywood, s'est-il retrouvé évincé ? Officiellement, il a quitté le navire pour cause de divergences artistiques avec la Major, notamment sur le scénario, qui a connu trois versions différentes. Le cinéaste souhaite en effet mettre en scène l'homme araignée aux prises avec le personnage du Vautour, tandis que la production préfère un adversaire plus sombre comme Carnage ou le Lézard.

    Officieusement, la pression exercée par le studio sur les délais de production, particulièrement serrés, au gré du développement dans la douleur de Spider-Man 4, précipite l'abandon de Raimi, suivi par Tobey Maguire, l'interprète de "Spidey".

    Leur départ se double de problèmes d'ordre contractuels : les droits de Sony sur la licence Spider-Man stipulent que la Major doit continuer à faire des films – en l'occurrence au moins deux –, faute de quoi ces droits retourneront dans le giron de Marvel Studios.

    Columbia TriStar Films

    Le reboot répond également à une nécessité de faire des économies. Après trois films, Tobey Maguire, Kirsten Dunst et Sam Raimi ont obtenu de revoir leur salaire à la hausse et les budgets de production sont de moins en moins maîtrisés. Spider-Man coûtait déjà 139 millions de dollars, Spider-Man 2 200 millions et Spider-Man 3 plafonnait à 258 millions de dollars.

    Par recoupement de différentes estimations, le budget de production de The Amazing Spider-Man est d'environ 215 millions. En castant des acteurs peu connus du grand public à l'époque, donc nettement moins chers, comme Andrew Garfield et Emma Stone, le studio fait de grosses économies, et s'offre un nouveau réalisateur quasi-inconnu et malléable à souhait en la personne de Marc Webb.

    Un projet d'univers étendu Spider-Man avorté

    Le projet de Sony est alors d'adapter certaines intrigues de la série de comics Ultimate Spider-Man, avec un Peter Parker jeune, dynamique, devant sans cesse jongler entre ses problèmes d’ado et ses devoirs de super-héros.

    Au final, The Amazing Spider-Man est loin de tout cela et la réception est plus que mitigée, malgré des recettes de 757 millions de dollars à l'international. Spider-Man y est jugé trop sombre et le public regrette d'avoir affaire à une nouvelle présentation d'un personnage qu'il connaît déjà.

    Sony Pictures Releasing France

    Avec The Amazing Spider-Man : le destin d'un héros, Sony réfléchit au développement d’un Spider-Man Cinematic Universe, avec le développement de projets autour de Sinister Six ou Venom, stratégie laissée de côté après la sortie du film, qui réalise un score moins bon que le précédent au box-office. En parallèle, Marvel enchaîne les succès. Après Iron Man, Thor et Captain America, le studio, qui appartient désormais à Disney, acte le lancement de son MCU (Marvel Cinematic Universe) avec les Avengers.

    En novembre 2014, le Sony Leak révèle au public des milliers d'échanges confidentiels, notamment une tentative de rapprochement avec Marvel Studios. Tout cela pousse Sony à accélérer les négociations pour signer un accord avec Marvel qui permette de relancer la franchise. Une troisième fois. 

    Un Spider-Man plus jeune

    Ce que veulent les fans, c'est un Spider-Man plus jeune et / ou remplacer Peter Parker par un autre personnage de l'univers Ultimate, alter-ego de Spider-Man, Miles Morales. D'ailleurs, dès 2010, le comédien Donald Glover, que l'on retrouve par ailleurs dans Homecoming, évoque dans ses spectacles de stand-up son envie d'incarner un Spider-Man Noir au cinéma.

    Marvel Studios

    C'est finalement un tout nouveau Peter Parker jeune, immature, qui n'a pas sa langue dans sa poche - et blanc -, qui reprend du service sous les traits de Tom Holland. L'enjeu de ce nouveau reboot est d'éviter à tout prix de retomber dans une Origin Story et d'intégrer le personnage de Spidey au MCU; car Sony a obtenu que son héros apparaisse dans Captain America : Civil War et dans les deux prochains Avengers en plus des films de la nouvelle saga.

    Revoici d'ailleurs, pour le plaisir, sa toute première apparition...

    Un casting au très long cours

    C'est le 23 juin 2015 que Marvel annonça avoir trouvé le nouvel élu, âgé à ce moment-là de 19 ans. Le résultat d'un casting au très long cours et difficile, comme le rapportait à l'époque le Hollywood Reporter, en raison des relations compliquées entre Marvel et Sony, et aussi parce qu'il était acté que le super-héros devait donc d'abord apparaître dans Captain America : Civil War.

    Ils étaient 1500 comédiens au départ. Le 30 mai 2015, ils ne sont plus que six, âgés de 14 à 19 ans, réunis sur le tournage de Captain America: Civil War : Tom Holland, Asa Butterfield, Judah Lewis, Matthew LintzCharlie Plummer et Charlie Rowe.

    Cette poignée d'acteurs effectue alors des essais avec Robert Downey Jr., alias Iron Man, auquel l'homme-araignée est censé donner la réplique dans le long métrage. Le tout sous le regard d'Amy Pascal (ex-dirigeante de Sony) et Kevin Feige, le big boss de Marvel.

    Au final, il ne reste plus que deux comédiens en lice : Tom Holland et Charlie Rowe, le premier étant le mieux placé. De nouveaux essais sont alors effectués pour les départager, avec cette fois la participation de Chris Evans. Un second round qui finira de convaincre la production de choisir Tom Holland.

    Mais on évoque ici la partie finale de l'accomplissement de Holland. Dans un entretien accordé au site Daily Beast en juin 2017, il racontera avoir envoyé pas moins de 5 vidéos de lui pour capter l'attention de la célèbre directrice de casting, Sarah Finn, qui a la haute main sur les castings des films Marvel depuis le premier Iron Man. Après une séance de lecture avec elle, Finn lui demanda enfin de faire des Screens Tests avec Robert Downey Jr. La suite appartient désormais à l'Histoire.

     

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