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    Lino Ventura, ça fait 10 ans déjà

    Il y a dix ans ans mourait le faux dur au grand coeur

    Il y a dix ans disparaissait Lino Ventura, l'un des acteurs les plus populaires du cinéma français, un faux dur, bourru et pudique, vulnérable et passionné, l'homme tranquille du cinéma français. Gorille ou flic, brave type ou mauvais garçon, Lino Ventura, terrassé le 22 octobre 1987 par une crise cardiaque à l'âge de 68 ans, incarnait à lui tout seul à l'écran le bon, la brute et le truand. Sa silhouette de catcheur a traversé plus de 70 films sans que la célébrité monte à la tête de cette anti-star, qui aimait la vie, l'humour, les spaghettis et qui a consacré son énergie et sa générosité à l'enfance handicapée. Lino Ventura, de son vrai nom Angelino Pasquale Barrini, né à Parme (nord de l'Italie) un 14 juillet 1919, a émigré en France avec ses parents à l'âge de 7 ans et est venu vivre à Montreuil, dans le 'quartier italien' de cette banlieue parisienne. Enfant bagarreur, à la carrure d'athlète, il se retrouve naturellement lutteur professionnel après divers petits boulots et devient champion d'Europe en 1950. Une double fracture de la jambe l'oblige à quitter le ring mais il nequitte pas le monde du sport où il organise des matchs. C'est là que le réalisateur Jacques Becker le remarque et lui propose le rôle d'Angelo, un chef de gang, dans 'Touchez pas au grisbi' au côté de Jean Gabin. Pour Lino Ventura, une nouvelle vie débute sous le parrainage de son illustre aîné. Que ce soit pour les rôles de gangsters ou de flics, il a le physique, la virilité, voire la brutalité, mais aussi l'aisance et le talent qui vont l'imposer à l'écran. Il enchaîne avec 'Razzia sur la schnouf', un film sur la drogue d'HenriDecoin, 'Le rouge est mis' où il retrouve Gabin, 'Ascenseur pour l'échafaud' de Louis Malle. Bernard Borderie lui donne enfin la vedette dans 'Le Gorille vous salue bien'. Mais il refuse de se laisser enfermer dans ce personnage et de tourner la suite comme il serait 'incapable, dit-il, de jouer un assassin sanguinaire, un détraqué, un bourreau d'enfants.' Son ascension, rapide et régulière, franchit une nouvelle étape lorsque Claude Sautet, jeune cinéaste, l'engage en 1959 pour partager l'affiche avec Jean-Paul Belmondo dans 'Classe tous risques'. Ce film marque la première rencontre du 'Rital' et du Corse José Giovanni, auteur de la Série Noire, qui jouera un rôle important dans sa carrière et deviendra son ami. Il tourne de grands succès populaires sous la direction de réalisateurs chevronnés, Henri Verneuil, Julien Duvivier, Jean-Pierre Melville: 'Un taxi pour Tobrouk', 'Les Aventuriers', 'Le Clan des Siciliens', 'L'Armée des ombres'... L'acteur, réputé pour sa conscience professionnelle, ne joue pas simplement les durs virils mais des rôles plus complexes où la sensibilité affleure sous une carapace d'homme taciturne, comme la tendresse d'un père dans 'La gifle'. Les films qu'il aime sont 'des films d'hommes, où transparaissent l'amitié, la pudeur, l'humanité, la santé morale, enrichis d'un souffle d'aventures'. Père d'une fille handicapée mentale, Lino Ventura avait créé avec sa femme la fondation Perce-Neige qu'Odette Ventura ne cautionne plus aujourd'hui. Mise à l'écart, elle a fondé il y a un an 'l'Association Lino Ventura 'Aidons-les àvivre leur différence'. (AFP)

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