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    Deauville 2015 - Jour 7 : Ian McKellen enchante le festival
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    3 hommages et 4 films, dont "Knight of Cups" de Terrence Malick. A quelques jours de sa clôture, le Festival de Deauville a toujours la forme. Retour sur une nouvelle journée sur les planches.

    Denis Guignebourg / Bestimage

    Une légende du cinéma (et du théâtre), un poème visuel, des héros de la littérature sur grand écran, le producteur de QT… Vous voulez savoir ce qu'il s'est passé à Deauville en ce jeudi 10 septembre ? C'est parti !

    Le film

    Knight of Cups de Terrence Malick - Avec Christian Bale, Natalie Portman… - Sortie le 25 novembre

    Metropolitan FilmExport

    Qu'il semble loin le moment où l'attente entre 2 films de Terrence Malick se chiffrait en décennies. Avec 3 longs métrages sortis entre 2011 et 2015, le cinéaste est devenu plus régulier que rare, ce qui n'empêche pas chacune de ses œuvres de faire l'événement. Passé par Berlin en début d'année, Knight of Cups n'a pas failli à la règle, considéré comme l'une des plus grosses attentes des festivaliers. Lesquels ont enfin pu découvrir ce récit où se mêlent passé et présent, au gré des errances et souvenirs du personnage incarné par Christian Bale.

    Pour autant, Knight of Cups ne devrait pas réconcilier Malick avec ses détracteurs : si les images sont, une fois de plus, sublimes, le réalisateur se radicalise encore un peu plus et ose substituer des dialoges quasi-absents à une voix-off plus philosophique que descriptive ou explicative. Un véritable poème sensoriel, un de plus dans sa filmographie, porté par un casting 5 étoiles.

    A Deauville, le long métrage a été présenté dans le cadre d'un hommage rendu à Terrence Malick en son absence (officiellement du moins) : après des citations de Michel Ciment, Pierre Lescure ou Benoît Jacquot, qui le qualifient de "romantique" ou de "bucolique" et décrivent son cinéma comme "poétique", c'est Marc Dugain qui l'a honoré sur scène à travers un discours.

    Membre du jury, l'écrivain et metteur en scène a ainsi loué le fait que Terrence Malick ne se soucie "ni du conformisme, ni de l'anticonformisme, ce qui en fait l'un des cinéastes considérables de ces 40 dernières années." Ce non sans infliger de grosses angoisses à ses producteurs, "comme en ont tous ceux qui soutiennent les précurseurs."

    Marc Dugain a ensuite salué lesdits "producteurs courageux, car sans eux, il n'y a pas d'œuvre." Et c'est aussi grâce à leur soutien que "le cinéma de Terrence Malick évite constamment le pléonasme entre l'image, la voix-off et la musique, entre l'intime et le rapport à l'espace." Une approche dont Knight of Cups est justement l'illustration parfaite.

    Etaient également présentés

    Madame Bovary (Compétition) - Après Alice et Jane Eyre, Mia Wasikowska s'offre une troisième héroïne de la littérature, en la personne d'Emma Bovary. Et ce devant la caméra de Sophie Barthes, à qui l'on doit le très barré Âmes en stock. La réalisatrice s'attaque ici à Flaubert de façon plus classique, mais pas académique pour autant. Appuyant un peu plus la tragédie au coeur de l'histoire, elle signe une adaptation appliquée, tant dans la mise en scène et la musique que la photo, à découvrir en salles le 4 novembre.

    Krisha (Compétition) - Entre le drame de Madame Bovary et les envolées de Terrence Malick, les festivaliers ont pu découvrir ce portrait de famille dans lequel les choses ne restent pas calmes longtemps, et dont la mise en scène évoque parfois celle de Darren Aronofsky, selon les spectateurs du premier long métrage de Trey Edward Shults, tiré de son propre court.

    Mr. Holmes (Première) - Contrairement à Orlando Bloom, Ian McKellen n'est pas uniquement venu pour recevoir un hommage, mais également pour présenter Mr. Holmes dans lequel, comme son titre le laisse penser, l'acteur incarne le célèbre détective de Conan Doyle. Loin, très loin de la série de la BBC ou des films de Guy Ritchie, celui-ci nous présente un personnage plus humain et vieillissant, hanté par une affaire datant de 50 ans auparavant. Plus dramatique que policier, le long métrage ausculte le mythe et la notion de temps qui passe, et son interprète principal y est impeccable. Une fois de plus.

    Les hommages

    Grosse grosse journée que ce jeudi 10 septembre à Deauville, où le Festival rendait 3 (!) hommages, à commencer par celui pour Terrence Malick. Absent car au travail sur son prochain film, Weightless, le cinéaste n'a donc pas fait d'ombre à Ian McKellen, star incontestée du jour, même si son invitation à participer à cette édition l'a quelque peu surpris : "J'étais à la fois étonné et ravi qu'un festival de cinéma américain en France invite un Anglais avec un film dans lequel il joue Sherlock Holmes", nous raconte-t-il.

    "Mr. Holmes est bien sûr considéré comme américain, à cause de son financement, de son réalisateur, de ma partenaire Laura Linney et de l'auteur du roman dont il est adapté [Mitch Cullin, ndlr]. Les acteurs n'ont pas besoin de prix, et il n'y a rien de tel que d'être meilleur que quelqu'un d'autre, mais je vois surtout cette récompense comme un remerciement. Quand j'ai inauguré ma cabine, il y avait des milliers de personnes, ce qui rend l'atmosphère très détendue et amicale. Et puis Deauville est proche de l'Angleterre, donc je peux repartir facilement."

    Maximilien Pierrette / AlloCiné

    L'interprète de Magneto et Gandalf a quand même attendu un peu avant de le faire, puisqu'il était bien présent sur la scène du C.I.D. après un passage en revue de ses principaux faits d'armes, grâce à Marie Gillain et un montage en vidéo, pour faire un discours… en anglais ET en français : "C'est sympa d'être dans la salle et sur l'écran en même temps", a-t-il déclaré avant de remercier les organisateurs de Deauville, "le plus sympathique de tous les festivals." Inutile de préciser que Ian McKellen a reçu un énorme ovation dans les instants qui ont suivi.

    Le comédien a ensuite conclu en se basant sur une réplique du personnage, le réalisateur James Whale, qu'il incarne dans Ni dieux ni démons, qui résume le métier d'acteur selon lui : "Faire des films est la chose la plus incroyable au monde. On peut travailler avec des amis et divertir le monde." Ce que Ian McKellen a très bien appliqué tout au long de sa carrière.

    Reservoir Prod

    Quelques minutes auparavant, le 41ème Festival du Cinéma Américain a rendu hommage à une autre personne, certes moins connue du grand public, mais dont vous avez sans doute vu passer le nom dans les génériques de films tels que Reservoir Dogs, Pulp Fiction, Jackie Brown ou Kill Bill. Car Lawrence Bender n'est autre que le producteur de la grande majorité des longs métrages de Quentin Tarantino (seuls Boulevard de la mort, Django Unchained et The Hateful Eight se sont faits sans lui), réalisateur qu'il décrit comme "celui à qui je dois les meilleurs moments de ma vie dans le monde du cinéma."

    Après une présentation signée Zabou Breitman, Lawrence Bender est monté sur scène après avoir reçu un conseil en or de Ian McKellen, son voisin dans la salle : "Descend vite les marches avant que la musique ne s'arrête." Le producteur a ensuite évoqué les choses qui, selon lui, sont les plus importantes pour réussir, à savoir "trouver sa passion, ne pas avoir peur d'échouer et faire preuve de ténacité."

    Se sentir inspiré en toutes circonstances

    "Quand on trouve sa passion, c'est comme lorsque l'on tombe amoureux pour la première fois. Quand j'ai dû abandonner la danse [une blessure l'a privé d'une carrière de danseur de ballet, ndlr], je suis à nouveau tombé amoureux, du jeu d'acteur cette fois-ci. Ensuite, il ne faut pas avoir peur d'échouer, ce qui m'est arrivé avec mes 2 vraies passions, la danse et la comédie. Ce fût dévastateur à chaque fois, mais également une expérience incroyable. Enfin, la ténacité, c'est tout simplement la discipline : travailler, travailler, travailler, et ne jamais abandonner, avec cette bonne vieille huile de coude."

    Lawrence Bender a ensuite expliqué que, malgré ses échecs passés, il ne se voyait aujourd'hui pas faire autre chose que le métier de producteur, et qu'il fallait "se sentir inspiré en toutes circonstances" : "C'est pourquoi je me sens béni d'avoir aujourd'hui un fils de 9 ans qui m'inspire, et d'avoir pu travailler avec des gens comme Quentin Tarantino."

    Les gaffes de l'un des films les plus célèbres de Lawrence Bender : 

    La musique

    La musique étant l'un des points forts des films de Terrence Malick, il semblait évident qu'il en serait de même dans le montage retraçant sa carrière, projeté au cours de son hommage. Ça n'a bien évidemment pas manqué, et les spectateurs ont même eu droit à un instant frisson lorsque la vidéo s'est achevée sur le chant mélanésien de La Ligne rouge, qui s'est prolongé le temps que le producteur Nicolas Gonda monte sur scène.

    Ça tweete sur les planches

    Vous ne tatouerez pas ?

    Où est Malick ?

    Info ou intox ?

    Et sinon

    • Ian McKellen pense qu'on ne le reverra plus sous les traits de Magneto dans un X-Men : "Maintenant ils ont Michael Fassbender", précise-t-il. "Je lui ai pourtant dit 'Tu as déjà beaucoup de films, pourquoi faut-il aussi que tu fasses X-Men ? Laisse une chance au vieillard.'"
    • Quelques heures plus tard, il a également exhibé, sur le tapis rouge, le 9 elfique qu'il s'est fait tatouer, avec ses compagnons d'armes, sur le tournage du Seigneur des Anneaux
    Denis Guignebourg / Bestimage

    Plus que 2 jours de Festival, et autant de films en Compétition. Mais rendez-vous demain pour la suite, avec notamment des Agents très spéciaux, le producteur de Terrence Malick et un certain Michael Bay.

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Gandalf vous salue bien

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Toc, toc, c'est Ian McKellen !

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Vérification de l'orthographe

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Taille de Hobbit pour Ian McKellen devant sa cabine

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Chapeau Ian McKellen !

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Sophie Barthes a fait revivre Madame Bovary

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    Valérie Ranchoux, Evgueni Galperine et Sophie Barthes, soient la costumière, le compositeur et la réalisatrice de Madame Bovary

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Vincent Lindon, venu découvrir Knight of Cups

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Terrence Malick absent, c'est son producteur Nicolas Gonda qui est venu pour son hommage et la présentation de Knight of Cups

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Lawrence Bender : le producteur de Pulp Fiction vous salue bien lui aussi

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    Ian McKellen : "Vous ne me désaperez pas !"

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Magneto vous salue bien

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    Lawrence Bender, un producteur dans la lumière

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    Lawrence Bender surpris par son prix, en compagnie de Zabou Breitman

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Lawrence Bender et Zabou Breitman lors de l'hommage

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Sherlock Holmes vous salue bien

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Ian McKellen est honoré

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Hommage à Ian McKellen par Marie Gillain

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Gentleman McKellen avec Marie Gillain

    Deauville 2015 : le jour 7 en images

    Ian McKellen, la classe anglo-américaine

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