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    My Name is Gulpilil : l'histoire vraie d'un aborigène devenu star de cinéma
    Emilie Schneider
    Emilie Schneider
    -Journaliste
    Amatrice d’œuvres étranges, bizarres, décalées et/ou extrêmes, Emilie Schneider a une devise en matière de cinéma : "si c'est coréen, c'est bien".

    En salles depuis mercredi, "My Name is Gulpilil" retrace le parcours singulier du comédien David Gulpilil. Voici 3 choses à savoir sur ce documentaire de Molly Reynolds.

    My Name is Gulpilil de Molly Reynolds

    Avec David Gulpilil

    De quoi ça parle ? Arraché au bush australien alors qu'il n'était qu'un jeune garçon, David Gulpilil va devenir la première icône aborigène sur grand écran. Partagé entre les traditions de son peuple et les excès hollywoodiens, l'acteur et danseur aux multiples talents nous raconte le voyage extraordinaire qu'a été sa vie.

    My Name is Gulpilil
    My Name is Gulpilil
    Sortie : 31 août 2022 | 1h 45min
    De Molly Reynolds
    Avec David Gulpilil
    Presse
    3,4
    Spectateurs
    3,2
    louer ou acheter

    La première icône aborigène sur grand écran

    Yolngu (peuple aborigène habitant au nord-est de la terre d'Arnhem dans le Territoire du Nord de l'Australie) de la tribu Mandhalpuyngu, David Gulpilil est repéré par le réalisateur Nicolas Roeg en 1969. Dans La Randonnée (1971), il incarne un jeune aborigène croisant la route d'une adolescente et de son petit frère, errant dans le bush après le suicide de leur père. C’est la première fois qu’un personnage aborigène est incarné à l'écran par un autochtone. La réalisatrice de My Name is Gulpilil revient sur l’importance de lui consacrer un documentaire : “Gulpilil fut le premier de son peuple à apparaître à l’écran en tant qu’acteur, et à être véritablement considéré comme tel. La culture de David, ses prouesses de chasseur, de peintre, de chanteur et de danseur lui ont donné une personnalité unique à l’écran. Mais avec l’érosion des cultures autochtones, des personnalités comme celles de Gulpilil n’existeront plus jamais.”

    Un documentaire testamentaire

    En 2017, David Gulpilil apprend qu’il a un cancer du poumon et qu’il lui reste 6 mois à vivre. Il veut alors figurer dans un ultime film, “le chef-d’œuvre qui s’achèverait sur ses cérémonies funèbres et son esprit retournant à sa source” raconte Molly Reynolds. Celle-ci réunit toutes les images dont elle a besoin après un tournage de 30 jours. Mais le comédien défie tous les pronostics et vit jusqu’en 2021. Pendant ce laps de temps, il ne cesse de réclamer à la réalisatrice de poursuivre le tournage. “Nous avons continué à tourner. 2018 puis 2019. Et nous continuions toujours. Cela donnait à David un objectif sur lequel se concentrer et nous offrait le luxe d’élaborer des plans de plus en plus fantastiques, et d’accumuler des images remarquables.” À l’issue de 60 jours de tournage, le producteur Rolf de Heer décide qu’il est temps d'y mettre un terme, le budget initial ayant été largement dépassé. Avec l’accord de Gulpilil, My Name is Gulpilil est achevé et projeté, en sa présence, en première mondiale au Festival d’Adélaïde en mars 2021. Le comédien décède quelques mois plus tard, le 29 novembre 2021.

    Une collaboration et une amitié longues de 20 ans

    Producteur de My Name is Gulpilil, le cinéaste Rolf de Heer a entretenu une relation privilégiée avec David Gulpilil. C’est lui qui relance la carrière de ce dernier en lui offrant son premier vrai rôle au cinéma, 30 ans après La Randonnée, avec The Tracker en 2002.

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