Avis sur Legend

"Legend" de Brian Helgeland est un film de gangsters, soit ! Mais là n'est pas l'essentiel ! Car le clou du clou, c'est Tom Hardy ou plutôt ici un lot de deux pour le prix d'un ! On est gâté !
Bravo à cette double prestation très réussie et pourtant si différente d'un jumeau à l'autre...
Car au delà de cette histoire vraie, c'est ce couple antagoniste qui nous tient en haleine, Reggie à l'allure classe et distinguée, juste un côté mauvais garçon comme il faut et alors surtout son pendant, Ron, indescriptible tant la complexité de sa personnalité est énorme !
Schizophrène, paranoïaque, pervers, violent et pourtant quelquefois apathique, mais toujours incontrôlable et ingérable !
Et voilà que Tom Hardi endosse pour notre plus grand plaisir ces deux frères à lui tout seul...
Et ça marche plutôt deux fois qu'une...
On reste scotché à ces deux personnages, à leurs rapports si compliqués, à leur fonctionnement plutôt passionnel et destructeur jusqu'à être une entrave complète !
L'histoire bien sûr possède tous les ingrédients et la brochette de voyous, policiers intègres et ripoux possibles...
Rebondissements, règlements de compte, bandes rivales et scandales sont au parfum pour nous maintenir dans une tension maximale dans un Londres parfaitement et superbement reconstitué.
De très belles images de rues et de boutiques en attestent et nous émerveillent ainsi que de très belles carrosseries de l'époque...
Un régal !
Les personnages secondaires ont tous un sacré caractère et une présence essentielle, en particulier l'épouse dont l'actrice Emily Browning donne à l'ensemble un côté délicat, touchant et fragile et dont la voix accompagne harmonieusement le récit du film...
Une franche réussite, un film parfaitement maîtrisé et accompli sans fausses notes, dont le gros point fort est évidemment Tom Hardi lui-même tout simplement incroyable dans sa composition !
À ne pas rater surtout...

Rares sont les films où l'histoire de gangsters s'efface au profit relations troubles qui peuvent s'établir entre frères ou avec sa femme sur fond de lutte existentielle permanente entre le bien et le mal. Tom Hardy qui joue le rôle de deux frères mafieux londonien l'un ronge par le psychose schizophrenique l'autre par la concupiscence fait montre de brio dans ces rôles de composition ou rien n'est laisse à l'improvisation. Les costumes mériteraient également une récompense aux oscars tant ils portent avec justesse l'atmosphère pesante tout au long du film. Classe.

Malheureusement, j’ai été déçue par ce film… Le sujet de départ est très intéressant, mais est selon moi mal exploité.

Ce film est tiré de l’histoire vraie des jumeaux Kray, qui ont régné sur la pègre londonienne dans les années 60. On les découvre donc au tout début de leur gloire… et on les quitte au moment de leur chute. Jusqu’ici, la construction est plutôt classique (ce qui n’est déjà pas un très bon point fort, mais ça reste efficace).

Le souci c’est qu’entre leurs débuts et leur fin, il ne se passe pas grand chose… A part quelques passages en prison et un mariage, et bien… c’est à peu près tout. On suit très peu les grands « classiques » des films mafieux, du type les rivalités avec les autres gangs, les rivalités avec la police, les tensions internes, etc. Et ça m’a terriblement manqué !

Le film est raconté du point de vue de Frances, la femme de Reggie dans le film. Ce qui explique qu’on ne voit pas les jumeaux pendant leur enfance (malheureusement, car leur construction pendant la guerre aurait été intéressante). On ne voit également très peu que le cercle familial, qui pourtant est le point d’encrage du film. Les personnages secondaires restent très secondaires (à part Frances, mais uniquement grâce à son rôle de narrateur), et c’est dommage.

Tout le film tourne autour de la relation entre les deux jumeaux, Reggie et Ron. Reggie l’intelligent, Ron le fou, les deux frères ennemis. Une relation très malsaine lie ces deux frères, et pourtant elle n’est pas très développée. On s’attarde bien plus sur le mariage malheureux de Reggie que sur la folie de Ron et les relations très étranges qu’il entretient avec son frère. Et c’est bien dommage, car c’est le personnage de Ron qui aurait pu donner une caractère très spécifique au film.

Tom Hardy est très bon dans les rôles qu’il interprète. Malheureusement j’ai vu le film en VF, donc je ne peux pas juger précisément de la justesse du jeu, mais ça doit être quelque chose à entendre en VO. Emilie Browning est également excellente dans le rôle de Frances, et ça fait plaisir de la revoir à l’écran.

La bande-son du film est sublime, on est totalement plongé dans les années 60 et dans ce soupçon de liberté qui caractérisait ces années là.

Au final, malgré de bons points (le casting, la bande-son, le sujet), je me suis assez ennuyé pendant ce film, dont beaucoup de scènes sont inutiles et d’autres manquent.

13/20

Deux Tom Hardy pour le prix d'un ! Voilà le principal atout de ce film s'inspirant du parcours des frères Kray, gangsters qui régnèrent sur Londres dans les années 60. Interprétant à la fois Reggie, tiraillé entre son amour pour sa femme et par son métier de gangster et Ronnie, aux tendances psychotiques et violentes, Tom Hardy tire vraiment son épingle du jeu, parvient à faire exister chacun des deux frères et leur donne une véritable dimension à la hauteur de son talent. Réalisé et écrit par Brian Helgeland (à qui l'on doit tout de même les scénarios de "L.A. Confidential" et "Mystic River"), le film prend le parti pris de nous raconter l'histoire de ces jumeaux à travers le regard de Frances, la femme de Reggie, interprété par une Emily Browning plus séduisante que jamais. Nous avons donc le droit à une vision romantique et romanesque de ce parcours, enlevant ce qu'il pouvait y avoir comme tension dans le film pour mieux se concentrer sur un aspect plus détendu malgré le caractère imprévisible de Ronnie. Aidé par une solide reconstitution et par une bande-originale de qualité, "Legend" nous plonge au sein du conflit entre les frères Kray mais ne délivre pas toutes les clés de ses personnages, semblant parfois effleurer seulement la surface du sujet. Le résultat est donc mitigé, entre certaines fulgurances (la mise en scène, le jeu de Tom Hardy) et certaines déceptions.

Divertissant mais déjà vu, Legend est un film de gangster agréable et appliqué même s'il ne révolutionne pas le genre. Un Tom Hardy une fois encore épatant donne vie à deux jumeaux bien différents dont la relation fraternelle complexe est l'intérêt principal du scénario. La première partie est également traversée de moments étonnamment drôles. Si Hardy écrase l'écran avec le charisme qu'on lui connait, la sublime Emily Browning et Paul Anderson livrent eux aussi une prestation de qualité. Une scène : le jouissif règlement de compte.

S’il est bien difficile de résister à l’attrait d’un nouveau biopic sur la vie de gangsters, il faut admettre qu’il devient très difficile de renouveler un genre qui a été vu et revu. Bien que proposant une construction assez proche de « stricly criminal », « Legend » fonctionne beaucoup mieux. Déjà parce que les ambiances de briques et de fog du Londres des années 50-60 sont parfaitement rendues, avec une mention très bien pour les costumes, les voitures ainsi que tous les détails qui permettent de donner de la crédibilité au rendu de cette époque.
Le film propose aussi un point de vue narratif original effectué par Emily Browning qui tient la « brique » haute à un Tom Hardy pourtant en forme de boxeur de haut niveau (même s’il est parfois à la limite du caricatural avec le rôle de Ronnie).
Humour so british, situation causasses, accès de violence, jeux de pouvoir, on retrouve ce que l’on attend d’un film de bandits avec en prime la part belle à la vie privée des personnages et une mise en avant de la relation très spéciale entre les jumeaux.
Au final, la légende manque un peu de profondeur, pourtant, au vu de certaines longueurs, il était possible de creuser un peu plus le dédale des allées sombres de l’East-end.
Cela reste un bon film avec une histoire unique.

Ecrit et réalisé par Brian Helgeland (scénariste de Mystic River), Legend est un biopic basé sur la vie des jumeaux Kray, des gangsters qui ont régné sur Londres aux années 60. Ils sont devenus les rois de la pègre ! Tom Hardy est un excellent acteur, un des meilleurs de sa génération. Depuis sa prestation éblouissante dans Lawless, il semble être capable de tout faire, jouant à la fois les méchants terrifiants (The Dark Knight Rises) et les héros solitaires (Mad Max: Fury Road). Après avoir mis sa voix au service du très intéressant huis clos indépendant Locke, il se dédouble littéralement dans Legend où il incarne le psychopathe Ronnie et l'à peine moins enragé Reggie. Le comédien apparaît ici, en très grande forme, spoiler: utilisant ses poings pour se faire respecter.
Il se sert de son charisme d'enfer, il s'avère sensationnel !! De plus, il a été récompensé au British Independent Film Awards en 2015, élu meilleur acteur. On peut le comprendre et c'est entièrement mérité. Cependant (pour revenir au récit), le spectateur se pose une question... spoiler: Pourquoi ces frangins sont devenus des légendes ?
Un question sans réponse tant que le récit nous captive pour autant. Une voix off rétrospective et spoiler: c'est bien la femme de Reggie (Emily Browning, une étonnante révélation) qui explique le déroulement des événements.
Même Taron Egerton est de la partie (découvert dans Kingsman) qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Leonardo DiCaprio. On peut souligner que Legend mélange les genres avec de la romance, du drame, de la violence, de l'humour noir... Une mise en scène flamboyante. Les mini plan-séquences spoiler: - celle du bar au tout début du film et celle dans la prison -
sont impeccables. La trame sonore est excellente, nourrie de chansons pop-rock. spoiler: Il y a même une chanson qui est présente dans le dernier film de Woody Allen (Irrationnal Man), qui était omniprésente...
Les décors de Londres sont bien retranscrits et soignés accompagnée d'une atmosphère oppressante, dérangeante au plus au point. Des scènes de violence prenantes et excellentes. En conclusion, Legend est un biopic noir âpre, violent mais fascinant. Deux fois plus de Tom Hardy équivaut à un film deux fois meilleur. Une très bonne Legend !

Les frères jumeaux Krays, gangsters notoires du Londres des années 60, ont déjà fait l'objet de nombreuses biographies, à l'écrit et sur petit et grand écran. La particularité de Legend est de confier le double rôle au même acteur, Tom Hardy au prix de belles prouesses techniques. Le comédien parvient à dissocier les deux personnages, physiquement c'est facile, mais aussi dans la voix et la posture. Il est souvent dans l'excès, ce qui correspond aux caractères des frères, mais pas très loin du pastiche. Legend aussi, d'ailleurs, ressemble parfois à une parodie de film noir entre deux tasses de thé. En même temps, il voudrait revêtir les habits de la tragédie grecque et là, il rate en partie sa cible. Rien à dire en revanche sur la reconstitution d'époque, la B.O ou le rythme du scénario (Brian Helgeland a tout de même signé ceux de Mystic River et de Green Zone, entre autres). Et Tom Hardy, bien qu'il prenne la plus grande place permet tout de même à d'excellents seconds rôles d'exister, surtout David Thewlis et Emily Browning (superbe).

Vu en AVP et n'étant pas spécialement fan des biopics. Le coté Tom H. m'a laissé me tenter (n'ayant pas entendu grand bruit sur ce film). Coté casting, pas de problème. Tom H. porte son rôle sur ses épaules et l'on sent une certaines empathies à son égard. Y ajoutant une performance époustouflante (comme souvent^^). LA mise en scène se veut correct et montre un cadrage et une photographie relativement sublime. Tout cela, ajoutant une BO très 'London" et va parfaitement avec l'ambiance générale du film. J'ai eu un peu plus de mal sur la narration au ton British" de l'histoire vraie (donc touchante) des jumeaux. Mais elle reste remarquablement narré avec par moment un petit coté décalé. Amènerais presque le film sur une pente rendant le film plutôt film du genre comédie romantique plutôt que d'un biopic (même si il n'est pas seulement classé dans cette catégorie). Pour le reste, c'est relativement simple (par là je m'explique), mais le film ne rentre pas dans une surenchère coté violence comme pas mal de biopic ou autre (mais on comprend pour eux) afin de rendre un peu plus punchie. Il utilise ce dont il a besoin niveau violence sans en faire des tonnes et idem pour le coté qui pourrait être plus empathique vis à vis du public. Je n'ais pas perçu de réelle longueur, moi qui suit pourtant assez enquiquinant là dessus (deux trois passages m'on fait "souffler". Un peu comme si il s'agissait de passage inutile^^. Mais pas de vraie longueur comme par exemple dans le dernier Tarantino (genre bien opposé^^). JE suis ressorti surpris, car pourtant pas fan mais je dois reconnaître que je n'ais pas passé un mauvais moment comme je l'imaginais^^. Les amateurs devront trouver leur compte et trouvera sans doute son petit public sans problème. Il en va de même coté critique. Pourquoi pas.
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Une double prestation de Tom Hardy qui vaut le coup.
Si j'ai aimé le film d'ailleurs, c'est essentiellement du à cet acteur que j'adore !
Le personnage le plus psychotique est assez génial, enfin très bien interprété par Tom Hardy.
Pour l'histoire, on a vu des films plus durs, avec plus de violence, plus de crimes dans ce genre.
Je pense que c'était une vraie intention de la réalisation de se focaliser sur ces deux personnages, leur dualité qui les oppose autant qu'elle les lie.

J'ai vu hier soir en avant première le film de Brian Helgeland, "Legend". Ce film est un biopic consacré à Reggie et Ronnie Kray, 2 frères jumeaux ayant sévi dans le milieu londonien dans les années 60.

Tom Hardy réalise là une très bonne composition interprétant 2 frères très différents aux fortes personnalités. Le film est selon moi davantage un biopic qu'un film sur le milieu, le réalisateur s'attachant beaucoup sur les ressorts psychologiques des personnages entre eux et avec leur entourage notamment Frances (interprétée par Emily Browning), l'épouse de Reggie.

Le film est bon, marqué surtout par Tom Hardy, impayable en psychopathe paranoiaque homosexuel dans le rôle de Ronnie Kray. On peut saluer également les interprétations d'Emily Browning vue dans sucker punch et du drolatique Taron Egerton (Kingsman), l'un des "mignons" de Ronnie.

Brian Helgeland, aux manettes de la réalisation, s'était fait connaitre en écrivant notamment les scripts de LA CONFIDENTIAL et de Mystic river.

La bande originale, très "swinging london", est également très réussie.

Tom Hardy sacrée performance! Il livre une sacrée partition au travers des deux rôles des frères Kray.
On retrouve Emilie Browning (après Sucker Punch) dans un beau rôle mélangeant fragilité et influence.
C'est un super film avec de beaux décors, de très bons acteurs, une bande son originale, des répliquent qui fusent et une histoire très bien racontée.
A voir!

Deux Tom Hardy pour le prix d'un dans un biopic rèussi à la reconstitution scrupuleuse d'une èpoque et à une B.O du tonnerre! Devenu star mondiale depuis "Mad Max: Fury Road", Tom Hardy n'en oublie pas sa patrie d'origine : l'Angleterre! il incarne à lui seul deux figures incontournables du milieu de Londres des sixties, Ronnie et Reginald Kray! Grandeur et dècadence des jumeaux qui se sont partagès le rôle des parrains gangsters britanniques! Si le film de Brian Helgeland reste un biopic sympathique, la performance de Tom Hardy, elle, est un pur règal! Deux rôles pour un acteur! Un challenge à la hauteur des personnages centraux de "Legend". Par exemple, il ne fallait pas montrer Ronnie Kray comme un clown parce qu'il ne s'agissait pas de tourner les choses en dèrision! L'idèe est d'insèrer - sans tomber dans la caricature - une dose d'humour pour que le spectateur rit tout en ayant conscience après que la situation en elle-même n'est pas drôle mais très sèrieuse! Un èquilibre particulier qui fonctionne parfaitement à l'ècran! De plus, les frères Kray sont très intèressants parce que beaucoup de choses ont ètè ècrites sur eux mais il n'y a pas grand chose qu'on ne sache avec certitude! Et c'est ça qui est fascinant car ils font partie de l'histoire populaire locale! ils sont à la criminalitè ce que Bill Sikes est dans le roman de Dickens! Si beaucoup de choses racontèes sur eux relèvent de la fiction, les seuls faits dont on est sûr, c'est quand Ronnie et Reginald Kray sont allès en prison, ou ils ont vècu, et qu'ils aimaient fortement leur mère! D'une certaine façon, finalement, ils sont aujourd'hui considèrès comme un trèsor national dans le monde du crime! Les frères Kray sont d'ailleurs devenus des personnages historiques à part entière! A noter l'interprètation parfaite d'Emily Browning dont la dètermination et la fragilitè touchent de plein fouet...

Deux Tom Hardy pour le prix d'un, il en fallait pas plus pour me convaincre ! Ah les films de gangster hein, à croire qu'on ne peut pas s'en passer. Après tout on s'en fout un peu non ? C'est toujours grosso modo la même chose : économie parallèle, violence, jolies filles (et misogynie mais oui), drogues / alcools, flics corrompus contre flics intègres... Et puis c'est toujours la même fin pour eux : soit assassinés (ou exécutés au choix) soit prison à vie. Bref. Et c'est là que l'effet double jeu d'acteur intervient ! Bingo. Ce Legend est donc pas tant dans le moule que ça, grâce à ce qui pourrait paraître trop évident, mais véridique : des jumeaux, tous les deux incarnés par le même acteur (c'est pourtant pas la première fois au cinéma mais là...). Alors plutôt Tom le séduisant gentleman ganster avec Reggie ou Tom le schizophrène paranoïaque avec Ronnie ? Le film en lui même est assez bien fait, car au final même si on continue de s'en foutre royalement de l'histoire vraie des frères Kray qui ont semé la terreur sur Londres dans les années 60, on reste fasciné par les portraits plein de vices très bien interprétés et des événements dramatiques qui en découlent. Tom surjoue peut-être un peu avec Ronnie mais bon... Il est absolument merveilleux quand même. Surtout quand on remarque que niveau maquillage, il n'y a pas non plus une énorme différence entre les deux... Tout est bien dans l'interprétation. On pourrait souligner qu'il s'agit de rôles proche de son répertoire existant malgré tout, mais l'illusion est là : on croit bien qu'ils sont deux. Comme la tradition du film de gangster le veut, on a le droit à des scènes bien choquantes mais à l'esthétique soigné, ce qui attenue un peu la chose. La narration est faite d'un point de vue intérieur mais tout autant extérieur (la femme de Reggie, pilier du récit...) donc plutôt subtil. Legend parvient à être impressionnant malgré son petit bugdet, pas forcément utile, mais rempli très bien le contrat. À voir donc.

Deux hommes pour un acteur. Helgeland (42, Payback) envoie promener un Tom Hardy prolifique sur les pavés anglais pour conter une aventure unie. Celle des jumeaux Kray, gangsters de la soixantaine londonienne, qui se permettaient de franchir bon nombre d’interdits après la création d’un réseau souterrain de commerce, qui les aida pour s’enrichir et pour dissimuler bon nombre d’affaires à Scotland Yard et à la justice. Jusqu’à un certain point. Tout commençait bien, pourtant, le scénario impose dès le départ sa face familière. Un décor de banlieue avec ses barres d’immeubles qui se ressemblent et qui se prolongent jusqu’à l’infini, un bar cossu et rustique comme point de rendez-vous, et cette atmosphère presque authentique, rendue argentique par les nombreuses oeuvres du même genre, dont le chef de file le moins contesté est et restera Scorsese, qui imposa un style, une démarche, mais surtout un tracé bien singulier qui virevolte entre les têtes à idées des scénaristes et de tous ces techniciens qui se battent chaque jour pour voir ces dernières apparaître à l’écran. On s’aperçoit dès la première apparition à l’écran de Tom Hardy, partagé entre ses deux formes, à la porte d’une caravane, l’astuce de mise en scène pour pouvoir permettre aux deux personnages d’être intégrés convenablement. On s’aperçoit au même moment de ces caractères ambivalents qui lient deux, puis trois caractères. Emily Browning, déjà remarquable dans « Magic Magic » mais qui s’était faite oubliée après avoir tournée dans un roman S.F lourd de par sa quantité de dialogues à l’eau de rose et de par ses acteurs pataugeant dans ces derniers tels des poissons morts (« Les Âmes Vagabondes », ou la preuve que Niccol déraille parfois pour offrir une soupe adolescente digeste mais mauvaise) ou dans l’aventure historico-ridicule signée Paul W.S Anderson (« Resident Evil », voilà voilà…) du nom de « Pompéi », et dans laquelle on retrouvait la même source de dialogues et de situations abracadabrantes aussi futiles que grossières. Sauf que voilà, elle joue ici l’épouse d’un homme important, trafiquant pour mieux être gangster, et son interprétation sensible et en même temps puissante ne laisse pas indifférent. Elle tire sur la bonne corde, elle rafraîchit une oeuvre souvent lente (surtout en son milieu) et à la technicité assez poussiéreuse et surtout bien peu renouvelée. Il y’a certes ces scènes de baston énergiques et attractives, dans laquelle on peut voir ce fameux Ronnie Kray se déchaîner sur des adversaires un peu trop caricaturaux et qui servent surtout de piliers de bar, voire même de béquilles lorsque le film marche un peu trop de travers et ennuie, tout simplement. Il y’a réellement un passage sous vide dans cette oeuvre, qui dure d’une vingtaine à une trentaine de minutes, et durant lesquelles on a la très mauvaise impression qu’il ne se passe… Rien. Que rien ne bouge, qu’on fait du sur-place, sensation encore plus ressentie avec ces décors qui restent collés à l’image et à notre rétine, ce qui aurait été une meilleure idée si le biopic aurait duré moins longtemps. Un moment sous vide, comme si toute l’énergie du film aurait été de l’oxygène emprisonné dans un ballon, et c’est lorsque que le Ronnie Kray ressort de prison et aperçoit des dégâts de son frère que celui-ci éclate. Autant le ballon qu’un Ronnie porté à bout mais toujours placé sous l’aile d’un amour investi et nourri par deux acteurs beaux, grandioses, qui réussissent à merveille leurs transformations et qui apportent à l’oeuvre tout son sel. Une scène de combat entre les deux membres de la famille Kray. Une scène aussi émouvante que réussie dans sa chorégraphie, deux âmes enfoncées dans un gouffre et bercées depuis l’enfance par les poings, les mauvais coups et puis la guerre. La guerre de territoires fait rage mais elle est pourtant placée au second plan, bien loin derrière ce casting qui réussit habilement le pari de nous faire oublier par qui il est gouverné. Au final, « Legend » est un objet cinématographique incomplet à cause de défauts multiples. Des défauts multiples que le réalisateur parvient à faire oublier hardiment tout bonnement grâce aux qualités qu’il y fait parsemer tout le long. C’est bon.