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Loïck G.
303 abonnés
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4,0
Publiée le 11 mai 2015
L’immigration clandestine, la maltraitance enfantine, l’alcoolisme, l’homosexualité féminine (un thème rarement traité par le cinéma coréen). Dans son premier film July Jung s’engage dans une réalisation complexe. Elle la maîtrise parfaitement avec une délicatesse et une attention qui se heurtent à la violence inhérente aux sujets abordés. L’héroïne, commandant de police, arrive dans un monde qui ne lui ressemble pas, déluré, dévergondé, où l’alcool est l’unique exutoire à la misère. La violence suivra. La jeune femme s’oppose alors au petit caïd local, qui rend service à tout le monde. Petites combines entre amis, les policiers ferment les yeux … C’est un récit parfaitement mené, où chaque protagoniste tient la part de responsabilité d’un monde en déclin. Ca tient à la fois du polar et du drame psychologique autour de l’enfance et de son innocence, bafouée au point de devenir révolte et contradiction. La parole d’un enfant est-elle sacrée, si non vérité ? C’est aussi l’une des nombreuses et importantes questions que pose ce film qui est reparti bizarrement bredouille de Cannes. C’est un grand film, magistralement interprété.
Le Cinéma Coréen n’en finira pas de nous surprendre. Fièrement, ce premier film de la jeune et talentueuse July Jung, parvient à s’introduire dans les salles sombres françaises. Une rareté scénaristique et de mise en scène pour un scénario simple. Avec la touche grinçante propre aux films coréens, A Girl at My Door s’attaque au rejet et la violence chez l’enfant différent, mais en filigrane, traite aussi de l’impossible acceptation de l’homosexualité dans cette société encore très traditionaliste représenté par ce village de pécheurs.
Des personnages féminins forts, en présence et en émotions
Do-hee, interprétée par Sae-ron Kim, est cette jeune fille, marginale et rejetée de son village. En plus d’être maltraitée par son père alcoolique (Yong-Ha) et sa grand-mère, elle est martyrisée par des jeunes de son collège. Muette et si chétive que sa silhouette spectrale fait penser au fantôme de films d’horreur tel que Sadako dans The Ring. Son seul refuge se situe dans l’art et l’imaginaire. L’image s’adoucit, et entre en accord avec sa danse aliénante et onirique au bord de l’eau.
(...) Le Cinéma Coréen n’en finira pas de nous surprendre. Fièrement, ce premier film de la jeune et talentueuse July Jung, parvient à s’introduire dans les salles sombres françaises. Une rareté scénaristique et de mise en scène pour un scénario simple. Avec la touche grinçante propre aux films coréens, A Girl at My Door s’attaque au rejet et la violence chez l’enfant différent, mais en filigrane, traite aussi de l’impossible acceptation de l’homosexualité dans cette société encore très traditionaliste représenté par ce village de pécheurs (...) Très naturellement, A Girl at My Door aborde frontalement les problèmes actuels de l’acceptation de la différence dans cette société occidentale qui rejette les vices et démons. Mais le cinéma coréen retransmet bien cette noirceur dans leurs anti-héros diaboliques qui fatalement font payer dix fois le prix de leur rejet. Si ce film n’est pas à proprement dit du genre « horrifique », il montre le monstre viscéral et caché sans artifice. Un démon refoulé qui sert ici de sauveur et justicier. Une fin intrigante mais qui laisse le spectateur avec une sorte de soulagement indéfinissable. Au final, des figures de femmes fortes et triomphantes face à une campagne troublante et oppressante.
Un film lent dans sa méthode de contemplation introspective de l'épais abrutissement qui peut régner dans les régions rurales, isolées et incultes. La finesse du traitement de thèmes délicats (homosexualité, alcoolisme, pédophilie, violences familiales, préjugés, loi du silence) est à signaler. L'ensemble est nimbé de l'éclairage fade des néons. A voir!
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18 103 critiques
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1,0
Publiée le 25 septembre 2020
A girl at my door est une tranche de misère filmée allumée qui nous vient de à la Corée du Sud. C'est un petit film typiquement controversé de ce pays. Le film essaie de vous mettre sur un accord empathique envers la petite fille et d'une manière il réussit à le faire mais c'est au prix de vous cracher au visage je vous garantis que vous vous sentirez à la fois maladroit et insulté après avoir vu ça. Si vous voulez voir un film non conventionnel avec des personnages dégoûtants et malades dont les existences ne sont pas justifiées mais plutôt défigurées dans cette masse gigantesque de maladresse sexuelle stupide, de tristesse et de présentations idiotes d'une empathie appréciée. Si vous voulez voir un film où les idéaux subjectifs d'un scénariste se transforment en vérité indéniable illogique irritante et enfantine. Si vous voulez voir une ambiance qui est psychopathique atmosphérique mais incroyablement flagrante et élective alors regardez ce film...
Nouvellement affectée dans un village portuaire en Corée du Sud, la responsable du commissariat vient en aide à une adolescente persécutée à l’école et maltraitée depuis l’enfance par son père et par sa grand-mère.
La jeune fille va parvenir à se hisser par-delà sa condition de victime. Elle n’y parviendra pas sans heurter parfois violemment, sans parfois détruire, les adultes qui l’entourent.
Si ce sujet est central, la cinéaste pose en contexte détaillé, une vie provinciale étouffante avec ses préjugés et ses petits arrangements.
Le film m’a fait penser au film des frères Dardenne « Le gamin au vélo ». On y retrouve cet amour bienveillant et rédempteur donné gratuitement par un adulte à un enfant profondément meurtri.
En somme A girl at my door est un film touchant, qui s’avère parfois drôle, avec des acteurs éblouissants de vérité mais dont l’histoire ne révolutionne vraiment pas le genre. Si la réalisation assez simple peut être perçue comme un atout, on ne peut pas en dire autant de la construction du scénario. Pas extraordinaire, mais un bon cru tout de même…
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Un excellent film qui vous fait voyager au coeur de la vie d'une petite ville de campagne en Corée. Des personnages complexes et attanchants, et une réalisation très réussie. J'ai adoré!
C'est simple : je ne comprend ni ne sait parler le Coréen. Pourtant j'ai vu ce film en version originale non sous-titrée. Et le langage cinématographique l'emporte tellement sur les dialogues dans ce petit bijou, qu'au bout de 15 minutes j'avais complètement oublié l'obstacle de la langue et j'étais parfaitement immergé dans l’intrigue. Utiliser le langage cinématographique comme langage universel qui permette de comprendre un film dans n’importe quelle langue originale est certainement le but que devrait se fixer n'importe quel cinéaste de la planète. Tout mon respect aux deux actrices qui tiennent des rôles d'envergure, certainement très difficile à porter. Je suis avec passion le cinéma coréen depuis ma première claque en 2003 avec Old Boy, et je pense qu'il a encore de très beaux jours devant lui.
Très bonne surprise que ce " A girl at my door" ! Un film est bien plus subtile qu'il n'en parait car tout y est en nuance ... magistralement interprété par deux comédiennes exceptionnelles (Doona Bae (Air Doll, The host, Cloud Atlas ...) ... sans oublier les seconds rôles qui sont également formidables ! Au delà de l'aspect sociale, le film tourne autour de la manipulation et d'autre thème que je ne dévoile pas ici ... Le scénario été supervisé par Lee Chandong en personne (Secret Sunshine, Poetry ...) ... Certes quelques petites longueurs deci-delà mais cela n'enlève rien à ce premier film très original réalisé par une femme coréenne, ce qui est encore rare de nos jours ... Un premier film vraiment bien maitrisé ! Surement pour cela qu'il était présenté au dernier festival de Cannes.
Film très intéressant, prenant ! Dommage que le réalisateur a voulu traiter trop de sujets différents et complexes notamment la xénophobie, l'homosexualité, la pédophilie, la parité homme/femme et bien d'autres tous ça en trop peu de temps ! ?
Film riche en situations complexes tout en finesse et poignant. Par ailleurs, un excellent carnet de voyage en Corée du Sud profonde. Acteurs principaux de très haut niveau. Un film qui pousse à la réflexion et reste à l'esprit. Sans hésitation
Voilà un film excellent à tous points de vue. Le cadre d'abord : la présentation du mode de vie de ce petit village de pêcheurs est-elle si différente de ce qui peut se passer dans un port breton ou méditerranéen ? Les réflexes humains, radiographiés là, semblent universels. Ce qui n'exclut pas l'étude ethnographique du fonctionnement spécifique de la Corée et de son peuple. Des personnages particulièrement typés qui crèvent l'écran par leur expression ou leur visage imperturbable. Et puis un scénario malin en diable qui entre dans la complexité de la souffrance humaine. Tout est dit ici : la maltraitance des enfants, le tabou de l'homosexualité féminine, l'exploitation des travailleurs clandestins, la soumission des forces de police, sans qu'aucune démonstration tapageuse ne soit faite. Et puis l'image magnifique qui contraste avec l'obscurité des faits dénoncés. Enfin, le sourire radieux de l'enfant démontrant combien il a le don de chasser le cafard ou l'ennui quand il explose à l'écran. Voilà un film à la diffusion bien trop confidentielle qui mériterait pourtant mieux.
Un film qui donne envie de pleurer toute les larmes de son corps, un univers réaliste et froids et surtout le talent des deux actrices principales tout en subtilité et en nuances.