Avis : Much Loved - Page 6

Je l'ai vu dans les deux versions, originale (en marocain) et française. Dans la version Française, toute la vulgarité des dialogues disparaît et on perd la moitié du sens du film.
Pour ce qui est du film en lui même, Nabil Ayouch nous a habitué à beaucoup mieux.
Son film aurait été sûrement meilleur sans les scènes de cul, mais, apparemment c'est devenu la mode pour prétendre avoir une palme à Cannes (cf. La Vie d’adèle).
Je suis déçu par ce déballage de vulgarité surtout en version originale.

Quand on est déjà allé à Marakech, on sait que la prostitution n'est pas rare et qu'elle semble malheureusement admise voire normale et presque un argument touristique. C'est un film triste mais les protagonistes sont des battantes.

Interdit au Maroc, Much Loved tire à boulets rouges sur une société hypocrite. Tous les personnages du film ont leur propre hypocrisie, qui apparaît d'une manière ou d'une autre. Pour autant on ne tombe pas dans le misérabilisme, les femmes de Much Loved sont vivantes, humaines, et jamais on ne tombe dans l'exagération d'un côté ou de l'autre. Et malgré le sujet et une scène d'intro qui met dans l'ambiance, jamais on ne tombe dans le voyeurisme, le film faisant preuve, au contraire, de retenue. Much Loved s'avère à coup sûr l'un des meilleurs films de cette année.

Film ultra réaliste et extrêmement bien réalisé et joué avec en tete d'affiche une Loubna Abidar exceptionnelle. Nabil Ayouch montre l'étendue de son talent et appuie la ou ca fait mal.
Tous les détracteurs qui ont descendu le film avant sa sortie risque de changer d'avis en visionnant le résultat final. Nabil Ayouch a gagné son pari et nous livre encore une fois un petit bijou. Bravo !

Un sujet qui mérite d'être traité (le quotidien de prostitués au Maroc) mais la mise en scène m'a fatalement ennuyée. Il y a une rage dans ce film et les actrices s'en sortent bien mais le film n'aboutie finalement pas à grand chose

On attendait une critique sociale (sinon un exposé) de la société marocaine un peu à la manière d'un documentaire nous a t'on dit. Or, ces questions là sont à peine effleurées en filigrane seulement. Il faudra être attentif pour repérer ces thèmes qui sont parfois suggérés mais ne sont pas développés. Il ne reste donc qu'un film sur les nuits chaudes de Marrakech. Avec une mise en scène se caractérisant par un manque évident (et délibéré ?) de pudeur. 75% des images montrent la débauche, le sexe, la prostitution sous toutes ses formes y compris les plus sordides. On comprend que les autorités marocaines n'aient guère apprécié ce quasi film X. A trop vouloir en faire, objectif raté.

Tout était là pour que ce soit un bon film. Des personnages, une situation, un décor... mais tout ça sans histoire, ça ne fait pas un film. Alors on s'ennuie même en reconnaissant l'aspect militant. Quel dommage, j'aurais aimé aimer ce film.

Quelle énergie ! Quelle force de vie ! Le film n'a pas que des qualités, quelques (petites) longueurs, mais il porte en lui tellement d'amour pour ses personnages sous la dureté de leur vie, de leur relation… C'est émouvant, cru, beau. La réalisation est très belle aussi, magnifiques scènes de groupe.

Film magnifique et dérangeant car il montre avec une immense humanité, mais aussi de l’empathie, l’hypocrisie de la société marocaine - qui n’est pas plus critiquable que bien d’autres pays - mais a eu le mauvais réflexe de l’interdire plutôt que de créer une ouverture. C’est un film débordant d’énergie, comme ses actrices par ailleurs, qui vous emmène en musique et en couleur dans le monde de la nuit, de la prostitution « de luxe » puis dans les petits matins qui déchantent, les galères face aux quelles il faut garder un amour de la vie indestructible et une solidarité à toutes épreuves. Le quatuor d’actrices est époustouflant. Nabil Ayouch ausculte son pays avec acuité, dureté mais aussi avec beaucoup d’amour ; on sent qu’il voudrait croire au progrès, à l’ouverture d’esprit des mâles, à l’égalité des sexes mais sa lucidité reste sombre. « Much loved » est une œuvre forte, engagée, sincère qui un jour, j’espère, aura un impact positif sur le machisme.

Le réalisateur marocain Nabil Ayouch s'attaque ici à un sujet brûlant pour ne pas dire tabou en son pays : la prostitution. "Much Loved" est d'ailleurs toujours interdit au Maroc et certains de ses acteurs furent physiquement agressés par la suite comme Loubna Abidar.
Le cinéaste aborde son sujet d'une manière quasi documentaire, pas dans la forme mais dans le fond. On suit effectivement, au plus proche, le quotidien de jeunes prostituées à travers leur travail mais aussi leur intimité. Loin d'être manichéen dans son approche, ce long métrage est également l'occasion de montrer un aspect nuancé du "plus vieux métier du monde" dans un pays musulman et conservateur sur bien des points. Ainsi, à côté des inconvénients apportés par la prostitution (subir les regards des proches et de la population, les humiliations et autres), Nabil Ayouch filme aussi des points positifs, à l'encontre de l'image que l'on peut avoir de la société marocaine notamment sur l'émancipation et la liberté de ces femmes. On peut prendre pour exemples le servile Saïd ou encore le mode de vie relativement confortable de ces jeunes filles par rapport à celui de leurs familles.
Cependant, l'intrigue souffre d'un ventre mou au milieu du film avec quelques petites longueurs liées notamment à quelques redondances. Je le conseille néanmoins.

Voici un film marocain sorti en France et dans de nombreux pays à l’exception notable de son pays de naissance, et ce, du fait de la censure étatique, qui par cette décision a fait exactement ce que le réalisateur Nabil Ayouch dénonce dans son film : il a cédé à l’hypocrisie qui gangrène la société marocaine quand il s’agit du sexe et des femmes. Avec son sujet plutôt scandaleux, il est évident que le film connaîtrait des difficultés, mais de là à lui opposer une censure totale…! Il faut quand même avouer que le film tend au Maroc un miroir qui lui renvoie une image bien peu flatteuse. Alors que le sexe hors mariage est un tabou puissant et que la femme est destinée à une vie de chasteté jusqu’à son mariage, le film prend pour héroïnes trois prostituées. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’elles ne correspondent pas du tout à l’image que les Marocains (en tout cas le gouvernement) voudraient qu’on ait d’elles. Elles font commerce de leur corps, vivent sans hommes, emploient un langage à la limite de l’ordurier et disent merde aux hommes quand ça leur chante. On est bien loin de la modestie exigée de la part de la femme musulmane. Mais, le film ne traite pas mieux les hommes quelles que soient leurs nationalités et particulièrement les hommes musulmans qui exigent de leurs femmes soumission et chasteté, mais qui ne voient aucun problème à se livrer à des relations tarifées avec des prostituées (voire des transsexuels, l’homosexualité étant, d’ailleurs, pour les hommes un tabou encore plus fort). Dans ce bal des faux-culs les autres femmes marocaines ne sont pas non plus à la traîne, à l’image de la mère de l'héroïne principale qui accepte l’argent de sa fille tout en la méprisant et au bout du compte lui interdisant l’entrée de sa maison. Si le film fait un constat aigu du double langage de la société autour du sexe et de la femme, il peine quand même à livrer une histoire passionnante et une fois que l’on a saisi les problématiques de cette société schizophrène, on se détache un peu de ces héroïnes dont la situation fait rapidement du surplace. Un film qui regarde sans concession une société bloquée dans ces préjugés, mais qui n’offre pas pour autant une intrigue passionnante. À voir néanmoins.

"Much Loved" est porté par son sujet percutant et pertinent, ainsi que par ses acteurs tous épatants. Le script se contente de suivre ses héroïnes et les enjeux n'évoluent guère : certainement une volonté du réalisateur de ne pas trop "romancer" .

Un film simple, dramatique et passionnant à la fois.
Une histoire bien menée, dans la continuité de vie vue par le réalisateur, qui parait, pourtant très réaliste et très peu fantasmée.
Les actrices sont naturelles et jouent avec beaucoup d'émotions.
Une vision très intéressante, dans tous les cas.

Joli portrait de prostituées au Maroc prêtes à tout pour survivre. En plus d'avoir déniché de très bonnes actrices, Nabil Ayouch n'a pas lésiné dans son scénario et sa mise en scène pour choquer la branche radicale musulmane et la morale de ce pays. Pour ça, je dis: Bravo! Sinon c'est filmé au plus près tout en caméra à l'épaule de manière assez classique et la fin m'a laissé sur ma faim...

superbe ! émouvant, sensible, drôle. un film qui montre bien la condition féminine dans ces pays. ce n'est pas parce qu'on est "pute" qu'on a ni respect de soi, ni cœur, ni amour. les dialogues sont percutants et les scènes même dures sont très belles. ces femmes ont raison de s'imposer en tant qu'êtres humains.