Hier soir, j’ai assisté à l’une des premières diffusions sur grand écran du documentaire « Ouvrir la voix » écrit et réalisé par Amandine Gay. Un document recensant les témoignages et tranches de vies de femmes Afro-descendantes, et ayant à vocation à souligner la diversité de celles-ci. « Ouvrir la voix est une série de questionnements sur la condition de femme noire dans des environnements empreint de la colonisation européenne en Afrique et aux Antilles. Il a été très intéressant d’entendre et d’échanger avec l’initiatrice du film, et ainsi de connaitre le contexte de réalisation de celui-ci.
Lorsque j’ai appris que le documentaire durait deux heures, je me suis tout de suite demandé comment Amandine Gay avait réussi à faire tenir tout ce temps en traitant d’un même sujet. J’ai été agréablement surprise en constatant que le temps s’était suspendu, je n’ai pas vu passer ce dernier, et les raisons en sont multiples.
Les sujets abordés sont multiples et vastes, on débute avec des anecdotes communes, pour progresser vers l’apparition de parcours singuliers. Il y a une vraie narration, d’où le temps qui passe très vite. Durant ces deux heures, j’ai eu l’impression d’être en thérapie avec moi-même et avec les personnes présentes dans la salle, mais je me suis aussi sentie en échange avec les intervenantes du film. Je me suis reconnue à travers toutes ces femmes qui ont témoigné, toutes, sans exception. J’ai eu l’occasion, durant ce créneau, de passer du rire sarcastique, à l’amertume, j’ai aussi fait un détour du côté de la révolte et de la tristesse, mais j’ai fini par me laisser transporter par un extrême sentiment de fierté.
Un documentaire profond à la fois rythmé et équilibré, un film composé de beaux visages, et nourri de personnalités mémorables, un brin de toupet avec des titres faisant écho aux phrases marquantes des personnes interviewées. Voici un extrait de ce que je retiens du travail d’Amandine Gay.
A travers « Ouvrir la voix », on sait que ces femmes se sont réellement mises à nu, j’espère que ces entretiens leur ont été bénéfiques, car ils l’ont, sans équivoque été pour moi. Je suis sortie de cette salle obscure comme apaisée et rassurée de ne pas me savoir seule à avoir arpenté ces routes épineuses, pourtant c’est sans colère ni rancœur que je reste déterminée à créer mes propres sentiers. Je n’avais aucune attente vis-à-vis de ce documentaire, mais il s’est avéré être un exutoire.
N’attendez pas de trouver une solution à votre vie à l’intérieur de ce film, la simple existence de celui-ci est suffisante pour nous donner les moyens d’avancer en toute conscience et avec force. Disons que le film nous ouvre tout simplement la « voix », et pour cela on se doit d’en remercier l’auteure.
Âmes sensiblement atteintes d’antipathie et de mauvaise foi, ce film est à éviter. Pour celles et ceux désirant apprendre à connaître toutes ces femmes que vous côtoyez au quotidien, courrez voir « Ouvrir la voix ».