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    Les Survivants
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Survivants" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Les Survivants est le premier long métrage de Guillaume Renusson. Il a auparavant réalisé trois courts métrages, ainsi que la saison 2 de 3615 Monique, sur l'invention du Minitel rose. Le cinéaste explique comment est né le film :

    "Quand j’étais étudiant, j’ai accompagné une famille qui venait d’Angola, une mère et ses deux enfants. Le père était décédé. Je me suis occupé de leurs démarches administratives et j’ai accompagné les enfants en soutien scolaire."

    "À Paris, j’étais dans une association où je faisais des courts-métrages avec des exilés. J’ai été frappé de voir que la dynamique du deuil telle qu’on la connaît s’apparentait au deuil de leur pays.

    "Avec Clément Peny, mon co-scénariste, on a un jour imaginé une scène : celle d'un homme donnant la carte d’identité de sa femme décédée à une réfugiée pour lui permettre d’essayer de passer une frontière. Il y avait selon moi la concentration de plein d’enjeux, à la fois sociaux, politiques, intimes..."

    "Je crois que c’est pour cette scène que j’ai fait ce film, elle a toujours été là, le scénario a été construit autour d’elle."

    Réalité et western

    Les chasseurs sont à la fois inspirés par l’actualité de la frontière alpine et par les milices de la frontière américano-mexicaine qui évoquent le western. Guillaume Renusson confie : "Le monde se polarise, se radicalise, on le sait. La frontière, c’est une sorte de thermomètre de l’état social d’un pays."

    "En repérages, j’ai rencontré des gens solidaires, des montagnards qui, comme les marins ne laissent personne se noyer, mais je me suis aussi heurté à l’indifférence et à la xénophobie. J’ai voulu interroger cette violence, jusqu’où elle peut vriller. Et le genre s’est imposé à l’écriture."

    "J’ai le sentiment que ça nous a permis de prendre du recul sur l’actualité tout en la traitant frontalement, sans transposer littéralement ces jeunes de Génération Identitaire qui se sont improvisés milices. J’ai vu ces réfugiés en survie, pris la nuit dans les phares des dameuses, traqués par la police..."

    "On aurait dit des fantômes. Et je pensais à Samuel, ce lonesome cow-boy endeuillé, presque en rédemption... Ça m’a semblé homogène, ça m’a conduit vers le western. Un western contemporain, social."

    Références prestigieuses

    Côté références, Guillaume Renusson cite Essential Killing de Jerzy Skolimowski, un film "passionnant sur la traque en situation de guerre". Le réalisateur précise : "On parlait de duo, et un exemple magnifique, c’est Dersou Ouzala d’Akira Kurosawa, j’y pensais en écrivant : deux personnages que tout oppose et qui deviennent amis. C’est un film déchirant sur l’amitié, la nature."

    "Je pourrais citer aussi Gerry de Gus Van Sant, la dernière partie de La Grande illusion de Jean Renoir. Et puis Le Grand silence de Sergio Corbucci, un western dans la neige : le mutisme des Survivants renvoyait à ce film qui m’a beaucoup inspiré. Je pense aussi à The Revenant bien sûr, ou Un Lac de Philippe Grandrieux, un film difficile mais une vraie claque."

    A la dure !

    Guillaume Renusson et son équipe ont tourné Les Survivants dans la neige, à la merci des conditions météo réelles : "Il fallait tout le temps s’adapter et respecter l’impact considérable de la logistique sur l’artistique. On a parlé de la scène où Denis change Zar pour la sauver de l’hypothermie... Le matin, impossible de monter les camions, la cantine, tellement le sol était gelé !"

    "On a dû faire venir des tracteurs, on a pris quatre heures de retard. Mon découpage prévu a éclaté, j’ai dû tout repenser. Denis mobilisait les troupes en criant : 'Ce qui arrive le jour J arrive le jour J !'. On a alors tourné la scène en plan-séquence, on a répété les mouvements, puis on a bossé dessus pendant cinq heures. Denis et Zar se sont donnés à fond, c’était intense."

    Covid-19

    Le tournage a commencé à tourner en mars 2020, quelques jours avant le premier confinement : "Le 16 mars : confinement, arrêt du tournage. Je me retrouve à dire à quarante personnes que c’est fini. On a été arrêtés dix mois. J’avais un autre chef-opérateur lors de cette première session qui n’a pas pu reprendre... Il a donc fallu repenser l’équipe image."

    "On m’a parlé de la caméra B de Julien Poupard : Pierre. Il vient du documentaire, c’est un gars bourré d’énergie, qui a fait un super travail. On ne voit pas les dix mois d’interruption. En janvier 2021, le premier « action » de reprise était bouleversant de solidarité. Ce film s’est fait avec une très forte envie collective", se remémore Guillaume Renusson.

    Qui pour Chehreh ?

    Guillaume Renusson a choisi Zar Amir Ebrahimi pour jouer Chehreh. Peu de temps après, l'actrice a obtenu le prix d’interprétation féminine à Cannes pour Les Nuits de Mashhad : "On voulait un visage inconnu. Si Zar est connue en Iran, elle était inconnue en France. Au casting, elle a joué son essai en me regardant droit dans les yeux. Elle n’était pas craintive ou victime mais très forte."

    "Je me suis dit que face au colosse aux pieds d’argile qu’est Samuel, c’était bien qu’il y ait cette femme toute frêle en apparence mais résiliente. Zar a aussi la faculté de changer de visage : les trois fois où je l’ai vue au casting, j’ai eu l’impression de voir trois femmes différentes... C’était bien pour le film, car l’idée était que Chehreh devienne de plus en plus la femme défunte de Samuel."

    Qui pour les méchants ?

    Les traqueurs sont joués par Luca TerraccianoOscar Copp et Victoire Du BoisGuillaume Renusson voulait trois visages « normaux » au physique passe-partout, comme il l'explique : "On n’est pas face à des crânes rasés patibulaires. J’avais vu un selfie d’un jeune couple de Génération Identitaire qui prétendaient appliquer la loi à la frontière franco-italienne : elle était maquillée, avec une doudoune rose, ils avaient l’air d’un petit couple banal."

    "J’ai tenu à ce que mes « méchants » ne fassent pas peur au premier abord. Victoire, je l’avais vue dans d’autres films et je savais qu’elle pouvait jouer ce personnage, qui est un vrai rôle de composition dans la mesure où il se situe à l’exact opposé de ses convictions. En fait, les trois jeunes sont dépassés par leur violence et la violence de Samuel qu’ils ont suscitée. Je voulais que Les Survivants soit un film de genre ancré dans le réel."

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