Avis : Borgo - Page 6

La Corse ce n'est pas uniquement de beau paysages, mais aussi une prison, celle de Borgo. Inspirée par une histoire vraie, une insulaire est chargée de surveiller un quartier composé uniquement de Corse. Entre la volonté de marquer son autorité, et celle d'avoir une relation de confiance, il n'est pas simple de garder sa distance. Mélissa tombe dans ce piège. Les parties en prison montrent comment rien n'échappe au détenu, et l'influence qu'ils ont sur le monde extérieur. L'occasion de rappeler que la Corse est une région bien à part. La vie de Mélissa prendra donc un tournant inattendu quand elle sera dans cet engrenage. D'autant plus que l'adaptation à l'Île de Beauté n'est pas facile... Est-ce que cette surveillante prend du plaisir à pimenter sa vie, ou se sent-elle obligée d'agir sous la pression ? Ce film montre que dans la vie, rien n'est tout blanc ou tout noir, et c'est ça qui lui donne une saveur particulière. Surtout quand on est devant une talentueuse Hafsia Herzi et un prometteur Louis Memmi.

Drame plus que bien ficelé dans l'univers carcéral corse. La matonne vient du continent avec sa famille pour reconstruire une vie personnelle et professionnelle. Dans la prison, elle est ferme sans accepter les familiarités tout en restant humaine. Cela force presque le respect des détenus, ce qu'elle apprécie au point de flirter avec les limites déontologiques de sa fonction. On se laisse entrainer dans son sillage parce que Stéphane Demoustier filme avec intelligence Hafsia Herzi qui est une fois de plus juste et convaincante sans surjouer. Bel découvertes de Louis Memmi et de Moussa Mansaly dans les rôles du petit-grand délinquant et du mari. A voir !

Mise en scène, scénario et acteur.trice.s excellents pour un film passionnant, prenant, subtil et intelligent.

Film qui tient vraiment la route avec la convaincante Hafsia Herzi.. Avec une musique à la hichtcock quand les moments deviennent oppressants...j'y ai trouvé une peinture réaliste et courageuse de la corse même si je ne suis allée qu'une fois en corse à Bastia , j'ai été dégoutée par le racisme des gens. Même si c'était une minorité, mais c'était la première fois que je croisais des regards aussi violents envers un autre être humain. L'histoire est bien ficelée même si on met du temps au tout début pour comprendre que c'est un flashback...le reste du film se déroule sans accroc...2h qui nous plonge dans la vie de l'une prison en corse...c'est pas souvent et ça vaut le détour.

Mélissa, 32 ans, surveillante pénitentiaire, décide d’aller s’installer en Corse avec sa famille, où elle sera affectée à l’unité 2 de Borgo, où les détenus, composés exclusivement de Corses blancs vivent en communauté.
Elle sera confrontée à la misogynie et au racisme ambiant, jusqu’à ce qu’un jeune détenu la prenne sous sa protection, l’entraînant dans une terrible spirale...
Parallèlement, le commissariat de Bastia en quête sur un double meurtre ayant eu lieu à l’aéroport.

Le film est librement inspiré d’un fait réel, et contrairement à la bande annonce, je n’irai pas plus loin, car si comme moi, vous ne connaissiez pas l’affaire en question, son écriture ingénieuse sera un atout supplémentaire.

Stéphane Demoustier récidive, après son très bon injustement méconnu LA FILLE AU BRACELET, et nous livre une nouvelle fois une oeuvre qui vaut vraiment le détour.A la fois polar, film carcéral et drame social, qui pointera les failles d’un système et d’une société.
Et même les scènes qui se passent en prison sont surement les plus intéressante, il réussit à trouvé un très bon équilibre entre les genres, et rend l’évolution de l’intrigue, de l’enquête et des rapports entre les personnages assez passionnante à suivre.

Il y a un côté Hichcockien dans la façon dont le suspense tisse sa toile et la tension s’installe dans cette implacable descente aux enfers...
L’ambiance est particulièrement froide, même si il livre une improbable interprétation du tube MELISSA de Julien Leclerc, qui forcément marquera le spectateur.

Mais surtout, si on ne devait retenir qu’une seule chose du film, ça serait Hafsia Herzi. Déjà bluffante l’année dernière dans LE RAVISSEMENT, qui lui avait valu une nomination aux Césars, elle met la barre encore plus haut, ce qui devrait immanquablement la propulser à l’édition 2025.
Elle incarne admirablement cette femme mystérieuse, dont on a du mal a cerner les motivations, partagée entre son devoir, son humanité et la nécessité de se faire une place dans ce milieu corrompu et protéger sa famille.

https://www.critiquesdunpassionne.fr

Un polar carcéral passionnant de bout en bout, et d'une justesse absolue. L'intrigue est parfaitement crédible (pour une fois) et on bascule lentement avec l'excellente Hafsa Herzi dans un engrenage subtil et implacable.

Quasi documentaire, ce film décrit assez bien la vie en prison, et les relations très ambiguës entre surveillants et détenus. Hafsia Hersi livre une prestation magistrale, tout en retenue et l’accent corse nous permet un peu de tourisme.

Borgo est un polar carcéral rondement mené où chaque détail compte dans le déroulement de l'histoire et de sa résolution même si le film est parfois prévisible.
Porté par un casting inspiré, le film nous tient en haleine grâce à un rythme qui ne baisse jamais en régime.

Sobre, âpre, bien documenté, sacrément intelligent et bien construit, voici un polar qui nous porte loin des clichés habituels sur l’Île de Beauté.
Les acteurs sont tous crédibles et excellents.

Alors bien sûr, il y a le talent de Hafsia HERZI qui lui permet d’exceller à nouveau dans ce film. Et puis, il y a le montage de Damien MAESTRAGGI qui met le brillant scénario de Stéphane DEMOUSTIER en lumière. Et il y a surtout une direction d’acteurs quasi parfaite qui fait que l’on se sent, à tort ou à raison, plongé dans la réalité de l’île de beauté. Cette réalité inaccessible aux touristes que l’on pressent toutefois à chacune de nos visites sans pouvoir en déterminer la teneur précise. Peut-être que la version subtile évoquée dans ce film s’en approche, à moins qu’encore une fois, cela soit plus bien compliqué qu’il n’y parait…

Une histoire originale tournée bien loin de la Corse des cartes postales. Les situations et les personnages conservent leur complexité jusqu'au bout. Sans aucune violence directe, le film nous met sans cesse sous tension, dans un univers carcéral subtilement raconté. La vie du couple, qui ne fait pas franchement envie tout au long du film, devient émouvante lors des interrogatoires croisés ou chacun fait écho à l'autre. L'ensemble n'est pas très moral, mais tellement bien vu ! Interprétation remarquable avec beaucoup de sobriété.

Autopsie d’une chute.

Stéphane Demoustier a fait, en 2020, une entrée fracassante dans le cercle des cinéastes à suivre avec son excellent La fille au bracelet. Il récidive et même fait encore mieux avec ces 120 minutes fortes, oppressantes et palpitantes à la fois. Melissa, 32 ans, surveillante pénitentiaire expérimentée, s’installe en Corse avec ses deux jeunes enfants et son mari. L’occasion d’un nouveau départ. Elle intègre les équipes d'un centre pénitentiaire pas tout à fait comme les autres. Ici, on dit que ce sont les prisonniers qui surveillent les gardiens. L’intégration de Melissa est facilitée par Saveriu, un jeune détenu qui semble influent et la place sous sa protection. Mais une fois libéré, Saveriu reprend contact avec Melissa. Il a un service à lui demander… Une mécanique pernicieuse se met en marche. On sait que le « décor » carcéral sied toujours très bien au cinéma. Ça se vérifie encore une fois et comment… !
Le titre « Borgo » est le nom de la prison corse où se déroule une bonne partie de l’action, en tout cas où les interactions se nouent et évoluent. La Corse – et les corses -, sont à la fois fascinants, déroutants et quasi impossibles à comprendre pour les continentaux, - pauvres pinsouts - que nous sommes. Une preuve de plus, on dit de cette prison que se sont les prisonniers qui y surveillent les gardiens. Le scénario est très inspiré d’un véritable fait divers dans lequel une surveillante pénitentiaire se retrouvée mêlée à un règlement de comptes entre deux bandes rivales. Le cinéaste a pris ses distances avec les faits réels en se rapprochant de son héroïne – qui, au demeurant, attire peu l’empathie -, en sondant le basculement et ce glissement qui vont provoquer l’engrenage dont elle sera rapidement prisonnière. Tout cela en tentant de répondre à la question : comment peut-on en quelques mois seulement passer d’un quotidien ordinaire à celui d’une criminelle ? Loin des balbutiements de ses premiers films, Terre battue et Allons enfants, Stéphane Demoustier confirme que maintenant, son écriture est impeccable et originale, et que caméra à la main, il sait faire. Traité de main de maître, ce thriller carcéral est en tous points remarquable et vaut donc vraiment le détour.
L’autre force de Desmoustier, c’est la direction d’acteurs. Il a la chance, ici, d’avoir la formidable Hafsia Herzi pour tête d’affiche. Le ravissement, A l’ombre des filles, Trois nuits par semaine, La graine et le mulet, prouvent que nous tenons-là une actrice remarquable, qui de plus, sait choisir ses rôles. Elles est fort bien entourée par Moussa Mansaly, Louis Memmi, Michel Fau, -formidable à contre emploi -, Pablo Pauly, Florence Loiret-Caille, et une flopée d’acteurs corses d’un réalisme parfait. Un des chocs français de ces 4 premiers mois de 2024. En immersion totale, ce film est asphyxiant. Allez-y, vous ne le regretterez pas.

Encore une particularité de l'ile de beauté après le régime spécial des successions, du droit immobilier, du droit coutumier.
Voici la prison ouverte de Borgo ou l'on découvre presque un club Méd, il manque juste la mer.
Les prisonniers mécontent font sauter une bombe sur la voiture de la directrice.
La gardienne apporte les cigarettes, fournit des renseignements capitaux aux mafieux, bref, l'engrenage .
Si l'on commence impossible d'y mettre fin.
Stéphane Demoustier dépeint admirablement ce milieu si particulier.
Hafsia Herzi joue admirablement le role de "matonne".
Une vraie réussite.

Assez captivant du début à la fin, assez sec dans son expression, le film nous laisse malheureusement sans réponse concernant les ressorts du personnage principal, aux confins des zones d’ombre faciles et de l’incohérence. C’est dommage car c’est au cœur du sujet.

On plonge avec Melissa ( Hafsia Herzi) dans l'univers carceral d'une prison corse. Ou s'arrête le strict devoir de "maton" à celui de "maton compréhensif" à...Petit à petit Melissa se fait happer par la loi des mafiosi corses...et comment s'en sortir ? c'est assez angoissant
De plus Stephane Demoustier montre bien comment sont réglés les rapports entre matons et détenus. Melissa - 45 kilos tout mouillés- fait face à des troncs d'arbres, tatoués de 1,90 et 100 kilos. Uniquement par la parole.
Melissa a de plus les tracas d'une mère de famille avec un mari qui baisse vite les bras et deux enfants "bondissants"...
Hafsia Herzi s'en sort très bien. Elle a une volonté de fer.
Petite critique, Melissa, ne s'en sort pas du tout dans la scène où elle tient un fusil d'assaut "Arad". Sa position aurait demandé les conseils d'un armurier.
Mais pour le reste...vous serez pris de frissons !