Avis sur Une affaire d'honneur

En quelques instants le réalisateur impose une atmosphère mais surtout met en valeur tout le cérémonial et les codes inhérents à un jugement d'honneur souvent mal placé. Vincent Pérez réussit un film historique passionnant d'autant plus remarquable qu'il ne se fait jamais trop surexplicatif. Le réalisateur aussi scénariste et acteur, signe un récit à la fois simple et linéaire, mais aussi subtil dans ses différents niveau de lecture. L'attrait homosexuel est juste esquissé, le trauma 1870 se résume à un tableau, l'honneur et vengeance se mêlent, amitié et politique ont toujours été de faux amis, la salle d'armes dans les locaux d'un journal comme la salle de pause dans une start-up et surtout le scénario évite l'écueil trop habituel du sursaut de trop ou du rebondissement mal venu. Enfin si les hommes sont de leur temps, machistes voir misogynes le personnage de Astié/Tillier est d'une modernité judicieuse vis à vis du lien entre 1887 et aujourd'hui. Et enfin on salue le travail sur le duel et sa technicité, le film évite l'effet clippesque, par exemple, des deux récents "Les Trois Mousquetaires" (2023) pour des duels réalistes et lisibles tout en gardant l'ampleur des enjeux. Un très bon moment à conseiller.
Site : Selenie.fr

Vincent Perez recroise le fer avec agilité, après ses films de cape et épées (Fanfan la Tulipe, Cyrano...), et nous livre un très beau film de duels divers. Sous couvert d'honneurs à défendre par tous les personnages, on se régale de découvrir les duels au mousquet, les duels à l'épée, et même au sabre. On avoue cependant que la caméra tremble souvent trop pour qu'on en profite pleinement pendant les assauts (un reproche qu'on avait déjà fait au film Les Trois Mousquetaires D'Artagnan : il aurait fallu des plans fixes larges pour laisser respirer le combat et bien voir l'action, plutôt que cette pénible caméra à l'épaule secouée et ces plans très courts). Mais on ne boude pas son plaisir devant le casting impeccable : Roschdy Zem comme toujours ultra classe, Doria Tillier excellente (notre personnage favori) dans le rôle de la femme qui rêve d'embrocher les hommes qui crachent sur son mouvement féministe, Guillaume Gallienne est comme toujours brillant dans le poids qu'il donne à chaque mot de ses courtes répliques, Damien Bonnard s'éclate dans son rôle de macho (qu'on adore détester), et Vincent Perez se réserve très intelligemment le rôle du grand méchant (on peut admirer sa maîtrise à tous les duels). Une affaire d'honneur nous a surtout captivé par le parcours de la première duelliste au féminin, et nous a bluffé par les coups reçus, qu'on devine parfois "pour de vrais" : Damien Bonnard qui balance du sable dans les yeux de Doria Tillier, c'est une impro, et ça fait très (très) mal, et la chef op lumière qui filmait les combats a dû porter un casque, à force de prendre des coups dans la tronche... Au moins, on saura que Vincent Perez ne se moque pas de nous quand il s'agit de donner du spectacle à un duel à l'épée qui nous semble aujourd'hui un peu daté (on pense trop vite aux films de capes et épées), s'intéresse vraiment à son sujet (posez-lui n'importe quelle question sur l'Histoire du duel, il est incollable...et intarissable). Un beau casting, une histoire à plusieurs sous-intrigues qui nous donnent toutes envie de découvrir le duel qui les conclura, et avec un personnage féminin fort qu'on n'attendait pas dans un tel genre de films d'épées (souvent masculins), et qui lui va (évidemment) très bien au teint. Méfiez-vous de n'en dire pas trop de mal, il pourrait vous demander réparation : en garde !

Vu en avant première parisienne, le film de et avec Vincent Perez coche toute les cases.
Intéressant par son sujet qui s'inspire en partie de la réalité historique et sociale, il est également divertissant dans le bon sens du terme et délivre avec subtilité un message sur la non violence comme préalable à la pacification des rapports humains.

Il est également superbement photographié, le son est formidablement mixé et la dsitribution de très haut niveau.

Je le place au niveau des illusions perdues de Gianolli et lui souhaite un destin similaire

Une fresque superbe, des comédiens au top, du lyrisme, du rythme. Du cinéma comme on l'aime, populaire et de qualité. Bref un superbe film, au scénario impeccable, ciselé, découvert en sélection de festival et programmé sans hésiter. Bravo Vincent Perez et Karine Silla et tous vos comédiens, Roschdy Zem, Dora Tillier, Damien Bonnard, Guillaume Gallienne.

"Une affaire d'honneur", réalisé par Vincent Perez et mettant en vedette Roschdy Zem, Doria Tillier et Guillaume Gallienne, nous plonge dans le Paris de 1887, une époque où le duel était la seule façon de défendre son honneur. Le film suit Clément Lacaze, un charismatique maître d'armes, qui se retrouve pris dans une spirale de violence destructrice. Lorsqu'il rencontre Marie-Rose Astié, une féministe en avance sur son temps, il décide de lui enseigner l'art complexe du duel. Ensemble, ils doivent faire face aux provocations et s'allier pour défendre leur honneur respectif.

"Une affaire d'honneur" nous transporte dans une époque fascinante de l'histoire de Paris, où les duels étaient monnaie courante pour résoudre les conflits d'honneur. La reconstitution historique est soignée, créant une ambiance authentique qui plonge le spectateur dans cette période tumultueuse. Les décors, les costumes et les détails de l'époque sont magnifiquement rendus, contribuant à l'immersion dans l'univers du film.

Les performances des acteurs sont également un point fort du film. Roschdy Zem incarne avec conviction Clément Lacaze, un homme complexe qui évolue au fil de l'histoire. Doria Tillier apporte une profondeur à son personnage de Marie-Rose Astié, une femme déterminée à briser les conventions de l'époque. Guillaume Gallienne offre également une prestation solide en tant que rival de Lacaze.

Là où le film brille particulièrement, c'est dans son exploration des thèmes de l'honneur, de la masculinité, et du rôle des femmes dans la société. Le duel devient un moyen symbolique de remettre en question les normes de l'époque et de lutter pour l'égalité des sexes. Cette dimension sociale et politique ajoute une profondeur intéressante à l'intrigue.

Cependant, malgré ses qualités, "Une affaire d'honneur" peut parfois souffrir de quelques longueurs et de moments prévisibles dans l'intrigue. Certaines scènes de duel, bien que visuellement impressionnantes, peuvent sembler répétitives. De plus, la romance entre les deux personnages principaux, bien qu'importante pour l'histoire, aurait peut-être bénéficié d'un développement plus approfondi.

"Une affaire d'honneur" est un film historique captivant qui plonge le spectateur dans le Paris du XIXe siècle. Il aborde des thèmes importants tout en offrant de superbes performances d'acteurs et une reconstitution historique impressionnante. Malgré quelques faiblesses mineures, c'est un film qui mérite d'être vu par ceux qui apprécient les récits d'honneur, de lutte contre les conventions sociales et d'amour à une époque révolue.

Ce film c'est un peu l'histoire du duel en France, seulement aboli au vingtième siècle. Nous sommes en 1870, et les problèmes se règlent au pistolet ou mieux au sabre....Question d'honneur bien souvent, le français est farouche et vaniteux...Le casting est somptueux, quatre artistes masculins dans la maturité, et qui rassurent le spectateur par leur aura...Je cite dans l'ordre Roschdy Zem, Guillaume Gallienne, Damien Bonnard ( visage déjà vu), et enfin Vincent Perez???Tous sont au sommet de leur art et nous offre de belles joutes verbales ou armées....Une seule femme, mais quel caractère aussi, Doria Tillier qui se bat comme eux......Le film propose des duels à l'arme blanche d'une vraie élégance, bravo pour les cascades et une immersion dans le dix neuvième siècle pleine d'à propos....Une époque tourmentée et assez violente entre les individus....Pas grand chose n'a changé hélas...Le film est dans un format idéal, 100 mns et d'une mise en scène accrocheuse???J'ai passé un bon moment au Celtic de Brest,

j'ai bien accroché. il y a tous les "ingrédients" pour faire un bon film. les acteurs sont extra chacun dans son rôle plus ou moins agréable. le scénario est bien ficelé et la femme est mise à l'honneur

Une affaire d'honneur, la quatrième réalisation de Vincent Perez, est un long-métrage tout à fait honorable mais qui, faute de profondeur, ne suscite qu'un intérêt poli. L'évocation du XIXe siècle presque finissant n'est pas mal du tout, juste un peu convenue peut-être, avec des personnages qui ont un potentiel dramatique mais que le scénario ne cherche pas véritablement à exalter d'un peu de fièvre. Tout parait bien sage, au milieu de duels qui assurent un côté spectaculaire au film, y compris dans son aspect soi-disant féministe, incarné par une Dora Tillier énergique mais qui a finalement peu de texte et de présence à défendre. L'escrime ne paie pas, se dit-on alors, dans cette succession de combats virils et pas toujours corrects. Outre l'écriture, c'est du côté de la mise en scène qu'il y a le plus à redire. L'ensemble reste quand même assez fade et les dialogues sonnent plus littéraires que réellement naturels. Roschdy Zem esr impeccable mais il n'a pas à forcer son talent, son rôle étant essentiellement physique, Vincent Perez s'étant glissé dans la peau d'un personnage volontairement antipathique. Le pire, en définitive, est que l'on a,un peu de mal à dire des choses positives d'un film qui fait un peu l'effet d'un coup d'épée dans l'eau, alors qu'il y avait sans doute beaucoup plus consistant à dire sur cette France d'entre deux guerres (celles de 1870 et de 1914).

Fin XIXème siècle, en France : les duels pour régler des dettes d'honneur sont illégaux, mais n'ont jamais été aussi nombreux.
De plus, la place des femmes dans la société est à l'époque très très loin de la parité...(!)
C'est dans ce contexte qu'un maître d'armes (l'impeccable Roschdy Zem) va se retrouver mêlé à plusieurs combats, soit en tant que participant, soit en tant que "simple" instructeur / mentor / coach.
Le personnage de Marie-Rose Astié de Valsayre (joué par la sublime et talentueuse Doria Tillier), une militante féministe ayant vraiment vécu à cette époque, va également s'immiscer dans ces affaires pourtant 100% masculines (vive la testostérone !)...
L'histoire tient la route, je n'ai pas vu passer les 100 minutes de ce drame de cape et d'épée signé Vincent Perez.
Les joutes d'escrime sont très bien réalisées, on sent beaucoup de soin dans la préparation de ces affrontements.
Il m'a manqué une pointe d'émotion ou de frisson pour être totalement conquis.
Un assez bon spectacle pour terminer l'année avec "honneur" !
Site CINEMADOURG.free.fr

Roschdy Zem fait de ce film un bon moment, il surprend par son efficacité et convainc dès le premier quart d’heure, encore une fois c’est un grand acteur. Nous somme directement immergé à l’époque des duels dans en France c’est plutôt palpitant. Juste l’intervention de Doria Tillier est un trop peu légère à mon goût et sans grande profondeur à cause de son jeu d’actrice plutôt peu convaincant. On passe un bon moment, les duels sont bien réalisés et le scénario est intéressant.

Un film d'atmosphère... Il est rare d'avoir des histoires arides qui vous plongent à ce point dans une ambiance lourde, sans grande échappatoire. Les duels pour l'honneur sont, il est vrai, des moments de forte intensité émotionnelle. Un monde d'hommes où chacun fait assaut de testosterone pour défendre l'expression d'un égo exacerbé. L'outrage subi est souvent un prétexte pour s'étalonner dans le maniement de l'épée. Mais, c'est aussi, nous dit le réalisateur Vincent Perez, une occasion d'essayer d'oublier l'humiliation de la défaite de 1870, en montrant par son courage que cette défaite est d'abord l'affaire des autres. A l'actif du film, il y a une reconstitution historique très léchée, notamment dans le jeu des lumières, les bougies et les lampes à pétrole prêtant aux images un côté crépusculaire. La France rumine sa défaite dans un engagement forcené lors d'entraînements à l'épée dans des clubs souvent rattachés, comme ici, à un journal. On affûte ses armes et son corps, tout en claironnant par voie de presse son patriotisme. Les ingrédients du cataclysme de 1914 se construisent lentement, près de trente ans avant les faits. Un monde bien sûr où les femmes n'ont pas voie au chapitre. Elles sont quantité négligeable, mais cela ne les empêche pas de copier leurs compagnons en croisant le fer dans des salons plus mondains. Le personnage de Doria Tillier s'efforce de faire bouger les frontières, avec un féminisme d'avant-garde et provocateur. Mais c'est d'abord une affaire d'hommes, l'honneur masculin étant infiniment plus précieux que l'honneur des femmes. Comme le dit un galonné, l'honneur était d'abord un actif au service du roi, mais depuis quelques décennies il est devenu essentiellement attaché à la personne. Surtout dans un pays affecté par la déroute contre les Prussiens. Hélas, ces hommes se laissent ronger par leur fierté, et un duel en appelle un autre. Dans un pays déshonoré, c'est le seul moyen de tenter d'émerger. Ce qui donne lieu à quatre duels, à l'épée, au pistolet et au sabre qui sont tous superbement chorégraphiés, avec parfois une vraie sauvagerie dans l'assaut. C'est intense, et les films de cape et d'épée à la Jean Marais apparaissent, en comparaison, comme d'aimables jeux d'enfant. La tension est là, et le jeu intériorisé de Roschdy Zem rajoute à la chose. Un vrai film d'ambiance....

Si on retire les scènes répétitives de duels, il ne reste pas grand-chose dans le contenu du scénario. Les bouts d’intrigue ne porteront jamais sur autre chose que l’issue du combat. Des combats pour des motifs que, vu de notre époque, on ne pourra s’empêcher de trouver puériles. Ce pourrait être une occasion de donner envie aux spectateurs de se documenter sur ce qu'était cette manière extra-judiciaire (mais avec ses règles, ses codes, ses limites, ses interdits sous peine d’avoir à faire à la vraie justice des hommes) de régler les problèmes individuels surtout d’égo. On pourra regretter toutefois que le scénario n’ait pas été davantage enrichi de questions de fond (sociétales ici) et se soit limité à la forme. Un scénario qui pourrait être encore allongé de deux ou trois duels que ce serait toujours les mêmes histoires. Petite incursion toutefois dans le féminisme militant naissant, le duel étant une affaire d’hommes dans leur pré-carré.

Je suis resté jusqu'à la fin par admiration pour roshdy zem et guillaume gallienne. C'est long, ennuyeux, poussif. Cela est d'après ce que j'ai compris à la fin basé sur des faits réels et cela m'a paru complètement inventé... des génies quoi.

En 1887 à Paris, les duels ont beau être interdits par la loi, ils sont très prisés par les hommes afin de régler leurs contentieux et laver leur honneur. Très rêgulés par des codes admis par tous, ces duels sont utilisés par un colonel afin de réduire au silence ses opposants. Pendant ce temps, une féministe des premiers temps revendique le droit elle aussi de provoquer des duels. En salle le 27 décembre.

spoiler: "Une affaire d'honneur" aurait pu être un bon film, mais il se prend les pieds dans le tapis en voulant aborder de trop nombreux sujets. Mettre l'accent sur un personnage féministe : très bonne idée, mais pourquoi ajouter une histoire d'amour et notamment de séduction venant casser l'aura indépendante de Marie-Rose ? Mettre en scène des duels magnifiques et un affrontement entre une féministe et un macho sexiste : bonne idée, mais pourquoi faire soudainement s'entraider ces deux personnages (au sujet du déguisement en homme) sans raison aucune ? C'est un peu dommage.

Magnifique illustration du temps des duels où l’on s’embrochait à qui mieux mieux.La réalisation est très vive et on vibre à chaque assaut.
Un grand soin a été apporté dans la reconstitution de ce moment particulier qui suit la défaite de 70 et précède 1900 et la belle époque . Perez fait un beau colonel salaud, vieille culotte de peau, mais le cocotier est remporté par Roschdy Zem en ténébreux maître d’armes. Galienne oui, Doria Tellier importe une touche féminine inattendue qui sert l’intrigue. Tout ça fait du grand cinéma, pas une scène en trop ni un coup de sabre à changer.