Avis sur Punishment Park

Un film atypique et inclassable, qui tente de dénoncer les dérives que pourraient déclencher une application élargie du McCarren Act, une loi d'exception votée en 1970 à la faveur d'une aggravation du conflit au Nord-Vietnam. Une réalisation qui vaut surtout pour son idée et sa forme de faux documentaire car, dans l’ensemble, le film s’avère peu crédible, avec une caricature poussée à l’extrême, et manque de suspense et de rebondissements. Entre la compilation des discours contestataires et la pénible traversée des protagonistes dans le désert, le film devient rapidement monotone et ennuyeux à suivre ! Une curiosité cinématographique malheureusement peu prenante et assez bancale !

Voilà un film qui tire clairement toute sa force de sa maîtrise formelle. La maîtrise de l'artifice est telle que le film est parvenu à me maintenir dans une illusion de réalisme confondante. Ce trouble inconscient fait que l'expérience ressentie face à film m'a bien imprégné et que; encore aujourd'hui, j'y pense toujours. Du travail remarquable...

Peter Watkins est un petit malin qui fait très bien ce qu'il dénonce : la manipulation. "Punishment Park" est sorti en 1971 dans des circonstances assez spéciales Outre-Atlantique, c'est-à-dire dans une seule salle et durant quatre jours seulement. La raison ? Ce violent pamphlet soixante-huitard est une jolie compilation de tous les discours anti-Américains observables aux quatre coins du globe et encore très visibles actuellement, tout simplement. Amusant de la part de l'un de ses propres citoyens et plutôt alléchant non ? Pas tellement en fait. Dès le début, le réalisateur pose les bases d'une situation complètement absurde, se complaisant dans une prétention ahurissante, croyant adopter une position visionnaire mais en réalité complètement erronée. La preuve, même les épisodes de Guantanamo et autres Abou Grahib n'ont pas atteint ces sommets de ridicule. Le problème, c'est que lorsque l'on est un tant soi peu contestataire, il faut garder un minimum les pieds sur terre, la tête froide, auquel cas on peut très vite s'emporter dans des excès de mégalomanie et faire preuve d'un sectarisme tout à fait détestable. Vous ne me croyez pas ? Vous en avez ici un exemple criant. A vouloir sans cesse jouer la contre-information, le réalisateur se perd dans la désinformation, la caricature et le non-sens. Lui qui argue du début à la fin que ses compatriotes ont un voile devant les yeux et qu'ils ne pensent pas, ne lui serait-il jamais venu à l'esprit que d'adopter des positions aussi bornées dans l'autre sens n'est pas synonyme de progrès, simplement de contestation floue car vide. En gros, c'est un peu du "on sait pas ce qu'on veut, mais on sait ce qu'on veut pas". Ouais, c'est ça, t'as raison et ton flower power t'en fais quoi ? Le monde c'est pas les Teletubbies non plus ! Retourne faire tes manifs sans savoir ce que tu contestes et reviens-nous voir quand t'auras un peu grandi. Pas totalement infondé mais développé de façon tellement débile... Pour rebelles boutonneux .

Ce docu-fiction est une bombe. Un majeur levé bien haut à l'encontre de l'amérique bien-pensante, et dont la portée s'étend largement jusqu'à notre époque : les dérives de la télé-réalité-poubelle et l'omniprésence des médias y sont anticipées, le parallèlisme entre le Vietnam et l'Irak inévitable... et jusqu'en France où des mots comme "autorité", "moral", "discipline", "tolérance zéro" "il faut mettre les chômeurs dans des camps et les envoyer se doucher" sont dégobillés chaque jour par notre fantoche de président, qui donne de plus en plus de pouvoir aux forces de l'ordre (un bon point à chaque coup de matraque infligé) alors que le quotient intellectuel du policier moyen se rammolit chaque jour un peu plus, pour se situer aujourd'hui quelque part entre celui de l'huître et celui de la moule. Une fable politique à voir donc, pour méditer sur notre époque trouble où l'on s'éloigne petit à petit des rivages d'une démocratie saine pour patauger dans les marécages d'une dictature douce, une dictature modérée, une dictature tranquille ; et dont le côté fictif, scénarisé, est, pour ne rien gâché, finement ciselé, ludique, excitant, cruel.

Pour une meilleure critique, voir celle de tropmortel. Même note juste en-dessous. Ce film est mauvais, aussi bien sur le fond que sur la forme. La mise en scène donne l'impression d'un canular, et pire, d'une manipulation. Le jeu des acteurs est correct, mais les propos caricaturaux qu'ils tiennent donnent l'effet inverse de ce qui était probablement recherché : les accusés ont l'air aussi ineptes et bornés que les accusateurs... Il est assez lamentable de voir ces gens qui croient qu'ils vont révolutionner le monde tenir un discours tantôt juste mais convenu, souvent idiot et puérile. Les belles phrases n'ont jamais rien changé au monde... et ceux qui hurlent à l'endoctrinement sont aussi bouchés que leurs prétendus bourreaux. Ce film est un vestige dégradé d'une époque bien révolue.

Le concept de dénoncer les dérives que pourraient déclencher une application élargie du McCarran Act dans les années 70 à travers un faux-documentaire uchronique relève surement de la fausse bonne idée. Si Peter Watkins réussit, comme il aimait tant à le faire, à démontrer de façon particulièrement explicite la menace qui pèse sur les libertés fondamentales américaines et en particulier le droit d’expression, son film devient rapidement lassant à suivre. Ce n’est pas son manque de moyens, qui finalement rend le résultat assez crédible, mais celui de suspense et de rebondissement qui font de Punishment Park une œuvre assez monotone. Même si la compilation de discours contestataires de cette époque post-soixante-huitarde est assez interressant à suivre et que les mini-interviews des protagonistes de l’histoire donnent un aperçu de la situation, l’absurdité du postulat de départ de cette histoire de chasse à l’homme et son exploitation bâclée rendent cette curiosité cinématographique assez bancale.

Filmé comme un documentaire, le film de Watkins possède un vrai parti pris et nous fait froid dans le dos.

Deuxième film de Peter Watkins que je vois après "La bombe". Toujours très critique et sous forme de documentaire ce film dénonce ouvertement les agissements, les manipulations gouvernementales et la chasse aux sorcières des USA durant la guerre du Viet-Nam. Le plus triste dans tout ça c'est qu'il en est de même aujourd'hui! Rien n'a changé et les USA poursuivent leur quête du "bien" contre le "mal" au travers de la persécution des peuples et de la propagande d'état masqué derrière des discours pieux et une paranoïa avérée et revendiquée. Où va-t-on??? A voir et revoir en boucle, et surtout à faire partager...

"Punishment park" est un faux-reportage qui paraît bien réel !
C'est un peu le concept de la mort ou tchi-tchi, sauf que dans le cas présent, c'est la prison ou Punishment park, à savoir une traversée du désert sans ration, le tout dans un temps imparti, forces spéciales aux trousses, autant dire une chasse à l'homme pour faire plus simple. Ce concept, et vu la façon dont il est mis en scène, semble plus vrai que nature ; et lorsque l'on sait que ceci est censé se dérouler aux états-unis, on est à deux doigts d'imaginer la véracité d'un tel projet. Ce long-métrage surprend et choque par sa crédibilité, tant sur le fond que sur la forme. Un ovni dans le cinéma !

On ne sort pas indemne de ce film ! Quelque soit l'opinion que l'on peut avoir en politique ce film trouble ! La realisation et le montage avant-gardiste de ce film aide énormmement ! De plus le sujet s'applique sans problème à chaque décennie depuis une centaine d'année à tout les pays occidentaux. Un film à voir pour rester perplexe toute sa vie

Un film remis au gout du jour, et c'est tant mieux. Les abus de pouvoir, étouffements de révoltes dans la violence, propagande, manipulation des médias, justice corrompue.. Tant de sujets toujours d'actualité. Un bon film anticonformiste comme j'aime. A voir.

Un concept assez génial en soi, d'autant plus qu'il date des années 70.
Un grand moment de cinéma qui se traduit par des plans léchès, un goût prononcé pour la provocation et des acteurs (qui ne sont pas tous professionnels) géniaux.

ce film est une claque, même 40 ans après, la forme reste très moderne, le propos aussi, malgré la connotation très hippie des coiffures et des discours

Peter Watkins est connu pour avoir réalisé des films engagés. C'est le cas avec ce "Punishment Park". Ce qui reste sans conteste la plus grande réussite du film, c'est le choix de mise en scène de Watkins : le faux-documentaire. Cela rend l'horreur plus réaliste et lui donne une dimension concrète, et on a plus souvent l'impression de regarder un documentaire qu'un drame fictif. Ce choix est justifié par la volonté de Watkins de créer un pamphlet politique contre la guerre du Viet-Nâm et la propagande orchestrée par le gouvernement des États-Unis, utilisée pour faire croire à ses citoyens que cette guerre est nécessaire pour l'accomplissement de la nation. Véritable brulot accusateur, "Punishment Park", nous montre d'un côté les interrogatoires des opposants à la guerre (où ils se font lyncher verbalement en règle pour leurs opinions pacifiques) et de l'autre d'autres opposants essayant de survivre dans le Punishment Park, alors qu'ils sont poursuivis par des hommes armés et prêts à leur trouer la peau à la moindre occasion. Ce qu'on pourra reprocher à ce long-métrage, c'est surtout le manque de subtilité de la dénonciation qui nous est rabâchée pendant 80 minutes et son manque de rythme, qui pourra en lasser plus d'un, même si la scène finale restera gravée dans la mémoire par sa violence gratuite et injuste. Intéressant.

Pendant les années 70, les Etats-Unis étaient secoués de tous les côtés par des crises à répétitions dans bon nombres de secteurs : économiques, sociaux, politiques, militaires et les conséquences étaient des plus dramatiques. Le principal malaise étant engendré bien évidemment par la guerre au Vietnam durant laquelle des milliers de soldats allaient se faire massacrer pour des prunes. Même s'il est super manichéen, caricatural parfois et semble être le fruit des idéaux d'un gauchiste pur et dur, « Punishment Park » n'en reste pas moins un film assassin qui expose de manière radicale ce qu'étaient les Etats-Unis à cette époque. La donne est claire : tous ceux qui se font gauler pour atteinte à la sécurité de l’État se font juger et condamner. Ils ont alors deux solutions : la taule ou se rendre dans le Punishment Park dans lequel ils se verront imposer une épreuve bien singulière. Quand on finit de regarder ce film, il y a deux sentiments qui dominent : le dégoût et surtout la haine. Les deux étant dirigés à l'encontre de tous ces petits bourgeois conservateurs qui détiennent les clés du pouvoir. Peter Watkins leur en met plein la tronche quitte à se montrer extrême dans ses propos. Il n'y a qu'à voir les condamnations prononcées envers celles et ceux qui ont voulu simplement faire entendre leur colère vis à vis de la classe politique. Celles et ceux qui prononcent les peines respirent la puanteur à des kilomètres à la ronde. Refusent de constater les dégâts qu'ils occasionnent. Et imputent l'état de déliquescence dans lequel se trouvent à ceux qui se dressent contre eux. L'hypocrisie et le refus d'assumer toute responsabilité atteignent ici leur paroxysme. Les médias en prennent également pour leur grade. Le groupe de condamnés, filmé dans son périple dans ce désert caniculaire, est mené à une issue qui ne laisse planer aucun doute. Et aucun journaliste ne lève le petit doigt pour mettre fin aux événements ou tenter d'empêcher qu'ils se produisent. Et vient le tour de la police. Ça pourrait même se passer de tout commentaire. Dans la tête des flics, l'équation est on ne peut plus simple : toute manifestation ou tentative de manifestation doit être immédiatement stoppée par la répression. « Punishment Park », vous détesterez (il faut dire que la forme est assez particulière) ou vous adorerez, quoi qu'il en soit il ne vous laissera pas insensible. Plus de 45 ans après une sortie très limitée, le propos reste toujours d'actualité et pourrait très bien s'appliquer dans de nombreux pays du globe.