La série commence avec une idée très simple : en 2030, un homme, Ted Mosby, raconte à ses enfants comment il a rencontré leur mère quelques années plus tôt. Ce simple synopsis révèle toute la force et l'originalité de la série : tous les événements appartiennent au passé. Le narrateur, qui a une vision globale de son histoire, peut ainsi faire des flashback ou bien des flashforward, et ne s'en prive pas. Bien souvent, Ted commence à raconter une histoire, puis passe soudainement à un autre événement pour aboutir à la conclusion de la scène, qui n'aurait pas beaucoup de sens sans qu'on ait la connaissance des deux éléments. Il s'arrête parfois pour commenter l'action, ou apporter une précision. Il arrive aussi qu'il ne sache pas exactement ce qu'il s'est passé, et qu'il relate ce qu'on lui a dit (généralement quelque chose d'enjolivé ou de farfelu) en précisant "Les enfants, XXX assure que cela c'est passé comme ça". Tout cela couvre la première moitié de l'humour de la série, l'autre venant du caractère des personnages, qui sont au nombre de cinq. Ted, le grand romantique, Lily, la bonne copine, Robin, la dure à cuir, Marshall, le grand naïf et Barney, le coureur de jupons. Certains diront qu'ils deviennent agaçant au fil des saisons, je trouve au contraire que leur évolution est tout à fait cohérente et justifiée. Lily est la seule qui peut faire lever des yeux au ciel mais c'est parce qu'elle garde les pieds sur terre et n'est jamais totalement partante quand le groupe fait quelque chose de farfelu. En dehors de ce personnage, les critiques se concentrent généralement sur les dernières saisons. Il est vrai que les trois premières sont excellentes et qu'il y a un passage à vide au niveau des saisons cinq/six, mais elles sont suivies de la septième qui est vraiment très bien, que ce soit au niveau des intrigues ou des épisodes en eux-mêmes. Malheureusement elle se termine sur un flasforward/cliffhanger qui détruit tout ce qui a été mis en place. Le bouleversement annoncé en soit n'est pas mauvais mais il est vraiment annoncé au mauvais moment. La saison huit traîne donc pour arriver à ledit événement et nous ressert une bonne dose de déjà vu, avec un season finale trop plat, ce qui fait que c'est la plus mauvaise saison. Quand on sait que les vingt-quatre derniers épisodes se passent pendant un seul et même week-end, on est surpris de voir que la saison neuf s'en sort avec les honneurs (même si ça fait un peu "best-of" de la série). Au fur et à mesure que l'on avance, le show laisse de côté l'humour et se charge en émotions jusqu'au double épisode final qui a été décrié, alors qu'il est en parfait accord avec tout le reste de la série.
Les fans se sont plaints que Ted se retrouve finalement avec Robin alors que l'amour de sa vie aurait dû être la fameuse mère (excellent choix de casting au passage). Mais elle l'a bien été ! Ce n'est pas parce qu'on ne voit pas l'entièreté de leur relation qu'elle n'a pas été intense et passionnelle. De plus ils ne se sont pas séparés parce qu'ils leur couple ne fonctionnait pas, mais parce que la mère tombe malade et meurt. Il est normal que le Ted de 2030 (six ans après la tragédie) ait fait sont deuil et qu'il ait envie de partager sa vie avec une autre personne, en l’occurrence Robin qui est célibataire depuis des années et qui n'a jamais complètement cessé d'aimer Ted. Tout cela tombe sous le sens, et le petit twist est vraiment appréciable.
Le seul gros défaut de la série, c'est ses situations vraiment tirées par les cheveux dans les dernières saisons (au point d'en devenir risible) alors qu'elles étaient crédibles et intelligentes dans les premières saisons. Cela m’empêche d'accorder une meilleure note. Cependant, How I Met Your Mother est et restera un monument de la sitcom américaine.