L'ancien fermier, sergent, mari, pére de famille Bohannon s'égare en chemin sur Hell On Wheels, petite ville qui se prépare à accueillir l'arrivée imminente du chemin de fer qui révolutionnera l'ére. Si le contexte n'est pas des plus inventifs, jamais une série ne l'aura ainsi porté à l'écran avec cette subtilité. Car, à défaut de s'orienter vers une lecture simple (mais habile), déjà vue (mais ludique), la série écarte la plupart du temps toute idée de violence et de brutalité, alors que l'intrigue repose sur des thémes centrifuges censés pointer du doigt la cruauté d'une époque contrastée. D'un côté les indiens, de l'autre l'armée, puis au coeur de ces maints conflits, l'innovation industrielle. Anson Mount campe solidement ce vengeur solitaire sans conscience et ne culpabilisant jamais, tandis que Common s'attéle au protagoniste secondaire le plus charismatique : un ancien esclave en quête de liberté, prêt à tout quitte à renier sa part d'humanité pour prouver qu'il existe. Si les personnages manquent de relief, ou du moins rappellent trop souvent les autres qui sont arrivés avant eux, faisant de ceux-ci à certains moments de parfaits stéréotypes, ils restent savoureux. Ce qui impressionne le plus, c'est la photographie. Véritablement magnifique, les décors (y compris la boue, la ferraille et les toiles de tente) sont parfaitement intégrés à l'histoire nous permette de nous y plonger plus facilement. Mais la faille réside dans le rythme qui tantôt s'avére tonitruant (à l'image du prologue exceptionnel et des trois derniers épisodes), tantôt ramolli en ce qui concerne le reste de la saison. Posant des bases interessantes qui présagent un avenir trés prometteur, cette série s'attarde trop sur des éléments scénaristiques parfois confus, et l'intrigue se perd en chemin à de trop nombreuses reprises. Aussi, si l'on cherche inlassablement à poursuivre les responsables de la mort de la femme et de l'enfant au rythme des alternatives de notre protagoniste, on est happés par une narration assez linéaire et pas toujours aidée par une réalisation parfois molle. Une bonne accroche donc, qui se doit d'évoluer dans le sens de la torture psychologique, sans basculer vers le dramatisme, et apporter plus de réponses concrêtes.