La très belle surprise, pour un des succès de l’année
Artus ? On connaît le comédien depuis les « années Ruquier » et son célèbre On ne demande qu’à en rire. Depuis cet amuseur public partage son temps entre les planches et les écrans de cinéma. Mais avec ces 100 minutes de comédie, il passe pour la 1ère fois derrière la caméra. Pour échapper à la police, un fils et son père en cavale sont contraints de trouver refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap, se faisant passer pour un pensionnaire et son éducateur spécialisé. Le début des emmerdes et d’une formidable expérience humaine qui va les changer à jamais. Quoi qu’on pense de cette comédie, elle s’avère déjà, après seulement quelques jours d’exploitation, un phénomène de succès public comme on en voit rarement. 280 000 spectateurs rien que le 1er jour… C’est un record.
D’abord – et Artus et le 1er à le rappeler -, il ne s’agit pas d’un film SUR les handicapés mentaux, mais un film AVEC des handicapés mentaux. Et, effectivement, ça fait toute la différence. Artus est parrain des Jeux Paralympiques et de Handicap International. Il confie : j’ai toujours été très attiré par la fantaisie des personnes porteuses d’un handicap mental, par leur capacité à se décaler : tu peux être sûr qu’ils t’emmènent ailleurs et ça fait du bien. Eh bien oui, ce film solaire, drôle et touchant fait du bien. Le handicap en soi n’est pas le sujet du film. C’est juste l’histoire d’une colo pas comme les autres… ou presque, avec tous les moments de vie que cela suppose. Sachez quand même que pendant la préparation du film, Artus a entendu dire des phrases comme, bon, ça va, on sait qu’ils existent, on va pas les montrer non plus… Affligeant ! Ça résume bien la peur, le rejet que suscite le handicap, aujourd’hui encore. Pourtant, ce n’est pas « film de valides », comme dit le cinéaste, où, de temps en temps, on voit passer des personnages en situation de handicap pour rappeler qu’ils sont là. Etonnant !
Côté casting, Artus, Clovis Cornillac, Alice Belaïdi, Marc Riso, Céline Groussard… les pros quoi, sont impeccables. Mais, il faut dire que pour sa 1ère réalisation, Artus n'a pas choisi la facilité puisqu'il dirige onze acteurs en situation de handicap mental. Et, au passage, par son scénario, il rappelle finement que les handicapés ne sont pas toujours ceux qu’on croit. Le réalisme des situations et du « jeu » de toute cette troupe vous emportent au-delà des espérances. On est avec eux, on voudrait partager cette semaine trépidante en plein Vercors. La critique professionnelle va faire la fine bouche – oui, bien sûr ce n’est pas un chef d’œuvre du 7ème Art -, le public va adorer et se précipiter dans les salles, et c’est tant mieux. Un joli film engagé qui rendra heureux tous ceux qui le verront. Bravo Artus pour ce sans-faute !