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    Ni le ciel ni la terre
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    cylon86
    cylon86

    2 271 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 octobre 2015
    Ça commence très fort : en Afghanistan, des soldats français affectés à une mission de surveillance d'une zone frontalière disparaissent mystérieusement, comme volatilisés. Dans cet environnement hostile où l'escouade attend de pouvoir quitter le pays, le capitaine Antares Bonnassieu décide d'enquêter. Ses hommes ne peuvent pas être allés bien loin ou alors ils ont été capturés et il s'agit de découvrir qui est le coupable. Mais plus ça va et plus le mystère s'épaissit alors que leurs adversaires témoignent eux aussi de la disparition de certains de leurs soldats. La volonté de retrouver les responsables se mue bientôt en peur, peur de disparaître complètement du jour au lendemain sans explication. Ambitieux, ce premier long-métrage dégage une certaine puissance. Que ce soit par son contexte, par son idée de départ ou par son ambiance, nous ne sommes pas loin du "Désert des Tartares" de Dino Buzzati. Si l'idée de ne jamais expliquer les disparitions est forte, témoignant d'une envie de ne pas céder à la facilité, le fait est que "Ni le ciel ni la terre" a tout de même du mal à tenir sur la durée, plusieurs longueurs et problèmes de rythme s'installant en cours de route. Ce qui nous empêchera de complètement rentrer dedans mais qui prouve tout de même que le cinéma français en a dans le ventre. Avec ce film ambitieux et osé, Clément Cogitore dresse un portrait touchant et troublant d'hommes brisés, tous incarnés par une jolie brochette d'acteurs charismatiques, Jérémie Renier en tête.
    tixou0
    tixou0

    637 abonnés 1 971 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 septembre 2015
    Le capitaine français Bonnassieu (le Belge Jérémie Renier), au rare prénom d'étoile ("Antarès" - anti-Arès... peu prédestiné pour un militaire de carrière) est en charge d'un poste avancé en Afghanistan "pacifié", dans un coin perdu et montagneux, près de la frontière pakistanaise. Nous sommes en 2014 - la force internationale est en train de se retirer du pays. Ce premier long métrage (par Clément Cogitore - 32 ans - également à l'écriture) est remarquable. Par l'ambition du scénario, surtout - s'appuyant sur le récit coranique des "Gens de la Caverne" (ici, de manière très syncrétique, les "disparus" sont 4 des hommes de Bonassieu, un autochtone "civil" et deux talibans... sans oublier, le premier à s'évanouir dans le décor, le chien-mascotte des Français) - qu'on ne peut que rapprocher de l'allégorie occidentale (platonicienne) de la caverne (dans "La République").... Par la mise en scène (solide), et en images (très beau travail du directeur de la photo, Sylvain Verdet - avec beaucoup de moments nocturnes saisissants). Par la qualité du montage (Isabelle Manquillet). Par la musique, qui colle au plus près de l'avancée de l'histoire. L'ensemble donne un film inhabituel dans le thème, et le ton - quelque part entre "Apocalypse now" (Bonnassieu sur les traces de Kurtz) et "Le Désert des Tartares". Une réflexion sur la difficile connaissance de la réalité. Quasi-mystique. Film exigeant cependant, austère, qui pourrait décourager certains.....
    Christoblog
    Christoblog

    746 abonnés 1 618 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 octobre 2015
    Ni le ciel ni la terre est un premier film particulièrement gonflé, à la croisée de plusieurs genres très distincts : le film de guerre, le fantastique, la chronique réaliste, le suspense métaphysique.

    Nous sommes en Afghanistan, et des soldats disparaissent mystérieusement d'un poste de contrôle. Clément Cogitore ne semble pas très intéressé par la fourniture d'explications, rationnelles ou non. Il préfère étudier en détail les réactions de chacun des soldats face à l'étrangeté de la situation.

    Dans cet exercice casse-gueule, le jeune réalisateur fait preuve d'une maîtrise tout à fait étonnante. Il rentre immédiatement dans le vif du sujet, avec un premier plan (sur le chien) dont l'importance apparaitra plus tard. Il enchaîne ensuite les scènes avec une maestria imposante, parvenant à traiter d'une façon hyper-réaliste une situation exceptionnelle.

    Les acteurs (la fine fleur de la jeunesse masculine : Swann Arlaud, Kévin Azaïs) sont absolument formidables. La mise en scène est impeccable, très immersive.

    Ni le ciel ni la terre pourrait s'embourber dans des considérations mystico-religieuse à deux balles, le scénario parvient à en faire un thriller métaphysique palpitant de bout en bout.

    Un coup de maître.
    alain-92
    alain-92

    306 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 octobre 2015
    Après de nombreux courts-métrages, récompensés dans le monde entier, le jeune réalisateur, Clément Cogitoire réalise son premier long métrage avec Ni le ciel ni la terre.

    Ce film est d'une intelligence rare, à la fois habile, inhabituel, ingénieux et audacieux. D'une force qui assomme, questionne, séduit et dérange dans le même temps, le scénario, coécrit avec Thomas Bidegain est solide et parfaitement documenté.

    La guerre n'est pas l'enjeu principal. Les montagnes de l'Atlas, en lieu et place de celles de l'Afghanistan, sont superbement photographiées par Sylvain Verdet. La musique est envoûtante.

    Si les caractères des personnages secondaires auraient mérités d'être plus fouillés, l'intérêt principal du film repose sur un questionnement permanent, qui ne décroît à aucun moment. La croyance dans le sens large du terme. Le deuil, aussi. Avec les convictions profondes de chacun qui se heurtent à l'irrationnel. Au fantastique.

    Le réalisateur s'interroge et nous interpelle : "Le capitalisme aussi est une croyance, qui a elle aussi ses obscurantistes. Il cause des dommages aussi violents pour l’espèce que le fanatisme religieux. La question n’est donc pas tant : est-ce qu’on vit dans la croyance ou pas ? Mais : dans quelle croyance vit-on et est-ce que celle-ci fait du monde un endroit plus habitable ?" Autant de questions qui ne trouvent pas de réponses rationnelles.

    "Je ne voulais pas faire un film sur la croyance qui nous aide à nous endormir le soir mais qui au contraire nous réveille et nous hante la nuit." rajoute le réalisateur. C'est réussi.

    Jérémie Renier domine un casting essentiellement masculin. Il prouve dans cette nouvelle prestation sa capacité à pouvoir tout jouer.

    Un film dont on ne sort pas indemne, qui pourrait rebuter certains mais, qui pour ma part, restera longtemps en mémoire.

    Un grand coup de maître, pour ce premier long-métrage de Clément Cogitoire.
    Pauline_R
    Pauline_R

    172 abonnés 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 septembre 2015
    Un premier film à la mise en scène impressionnante, vraiment captivant et original. Malgré un rythme un peu trop lent parfois, le film tient en haleine de bout en bout, se veut singulier et sensoriel notamment avec des images infrarouges très bien amenées. On est à la fois dans un film de guerre, dans un thriller psychologique, voire fantastique. Les personnages basculent peu à peu dans la folie ou tout du moins dans la paranoïa, l'incompréhension, c'est assez passionnant. Le tout est porté principalement par Jérémie Renier, impressionnant et très juste (comme d'hab') dans ce rôle de capitaine de troupe progressivement dépassé.
    Laurent C.
    Laurent C.

    239 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 octobre 2015
    Un petit garçon aux yeux magnifiques, raconte dans la nuit afghane, qu'à cet endroit où les soldats français ont installé un camp de surveillance, les animaux et les hommes qui s'endorment sont appelés par Allah. Le capitaine Bonassieu, formidablement incarné par Jérémie Rénier, ne peut pas se résoudre à croire une pareille légende. Il mène son enquête entre nuit et jour, entre ciel et terre. Conçu comme un film à la fois fantastique et à la fois policier, le récit amène le spectateur dans un paysage quasi lunaire, où règnent la colère, les pierres, la poussière, et parfois l'orage. Le talent de Clément Cogitore est de nous entraîner dans un passé injustement oublié par l'actualité plus récente, où les soldats deviennent fous, les Talibans sont des hommes comme les autres, et les villageois sont perdus dans une Histoire dont ils ne maitrisent ni les tenants et les aboutissants. Car ce pan entier de l'histoire du monde nous rappelle à l'envahissement bien pensant des américains contre des ennemis invisibles, en l'occurrence ici des fantômes ou des esprits tirés des légendes locales ou religieuses. Toute la force de de ce film est de produire un témoignage suffisamment distancié pour éviter le poncif politique. Le spectateur tremble dans cet abîme de sueur et de cendres, où les hommes luttent pour contenir leur peur. La photographie plonge dans ces corps masculins et émouvants, jusque cette scène magistrale où un soldat, torse nu, se met à danser avec plantés, dans le dos, ces deux yeux voyeurs, les nôtres bien naturellement, mais aussi ceux de ses compagnons qui hésitent à quitter cette voie sans issue. Jérémie Rénier est magnifique de vérité. Loin de ses rôles plus désinvoltes, il porte le film avec exactitude et brio. S'il est particulièrement beau au cœur de ces montagnes ensoleillées, il l'est d'autant plus qu'il aime ses hommes dont il a la responsabilité jusqu'au dévouement total. Voilà un film puissant qui rend hommage à ces soldats et ces peuples de l'ombre, précipités malgré eux dans un tourment existentiel et politique, où finalement, l'irrationnel triomphe face à la détermination politique.
    Tumtumtree
    Tumtumtree

    151 abonnés 511 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 octobre 2015
    Excellent film croisant guerre, fantastique et métaphysique (le mot n'est pas excessif ici). Je ne saisis pas les commentaires des critiques ou des internautes disant que le scénario patine. Non, il faut simplement comprendre que ce n'est pas un film de guerre mais un récit interrogeant différentes approches du réel (par la science ou par la croyance). Ces soldats sont pris dans un phénomène que seule une explication irrationnelle fournie par un enfant vient décoder. Et ils ne savent plus qui croire donc ils tentent plein de choses. L'hypothèse glaçante proposée par le soldat chrétien est terrible et captivante. Jérémy Rénier n'est pas absolument convaincant mais on n'en est pas loin. Il peut tout jouer ce garçon.
    Jonathan M
    Jonathan M

    115 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 octobre 2015
    Je me faisais la réflexion : le cinéma français cru 2015 est impressionnant. Voila un nouveau cinéaste, contemporain, inventif, qui transforme un fait de société en art. Le film de guerre de façon simpliste n'est que guère exploiter chez nous encore. Je ne sais pas qu'elle est la prétention du film, mais on a bien un suspens qui nous tiens en haleine 1 heure. C'est vibrant, explosif, on comprend pas, on veut savoir. La seconde partie bascule dans la métaphore. Pourquoi pas, c'est un point de vu qui peut être contester mais qui se justifie. C'est une première oeuvre remplit d'espoir, sûrement la naissance d'une patte cinématographique.
    vidalger
    vidalger

    296 abonnés 1 228 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 octobre 2015
    Ça commence par les dix petits nègres, ça se poursuit par le mystère de la chambre jaune et ça se termine en eau de boudin. Autant dire que les promesses d'un film mystérieux et envoûtant dans le monde rationnel de soldats en guerre, ne sont pas tenues. La faiblesse du budget de la production ressort de façon permanente à l'écran et on a un peu de mal à croire aux aventures de ces soldats de pacotille dans un décor de carton-pâte et s'affrontant à des Afghans de carnaval. Incohérences et dialogues convenus nous font vite décrocher, d'autant qu'il s'agit du film de guerre le moins haletant de l'année...
    Extremagic
    Extremagic

    54 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 octobre 2015
    Bon j'avais vite fait vu que c'était un film fantastique et puis en me renseignant un peu plus avant d'entrer dans la salle, c-à-d. en lisant le synopsis j'ai vu que c'était un film de guerre, bêtement je me suis dit bah tiens j'ai dû confondre avec un autre truc... j'espère pas trop être largué par le film parce que je suis une brelle en géo-politique. Et puis le film commence et je vois très vite que les enjeux politiques on s'en tamponne un peu le coquillard ce qui n'est pas pour me déplaire. On a un film à peu à la Bigelow genre avec des soldats mais pas caricaturaux pour un sous, avec leurs vrais problèmes quotidiens et c'est vachement cool. Après c'est filmé caméra épaule pas sans me rappeler les films de Greengrass mais il faut dire qu'en terme de mise-en-scène ça casse pas des briques, il y a même des coups de mou de-ci de-là qui sont rattrapés par des scènes plus tendues. Et puis bam on vire au film fantastique, là genre en plein milieu, en fait je dis ça mais on est toujours dans l'incertitude, et ça c'est génial, il y a vraiment un mystère qui se crée dans ce film, c'est vraiment chouette, j'étais tout émoustillé sur mon siège mais au fond, j'ai vite vu venir le truc. C'est que ce genre de films posent un problème tout con, c'est qu'il va y avoir un parti-pris, et forcément il va laissé sur le carreau une partie de ses spectateurs. C'est forcé, parce qu'il y a un truc qui commence genre ancré dans le réel et tout d'un coup on a une sorte de The Thing avec les personnages qui ne savent pas vraiment si le fautif est parmi eux ou quoi, qui commencent à suspecter les autres et tu te rends compte que bah ça n'a rien à voir. Et ça demandait ou d'être traité scientifiquement genre avec une explication rationnelle ou un truc perché au possible. Alors c'est pas perché, mais vraiment le film n'aurait jamais du tranché, c'est pour ça qu'il pèche, c'est tout con mais un film comme ça n'a pas le droit de trancher, il s'est enfermé lui-même dans sa propre histoire. J'aurais aimé que tout ça ne reste qu'une métaphore de la guerre au fond, pas besoin d'invoquer Dieu et tout, enfin si c'est cool au début parce que c'est pas vraiment une explication et du coup ça ajoute du mystère mais en fait tu te rends vite compte que ça devient une explication parce que ça revient sur la table, 1 fois, 2 fois, parce qu'il n'y a pas d'autre explication, mais justement si la mise-en-scène était plus forte on aurait pu avoir des réponses par l'interprétation figurale, qui viendrait renforcer le parallèle entre la guerre et la disparition de ses hommes sans aller dans les chemins escarpés de l'islam, surtout que bon c'est pas vraiment cohérent et pour les non-initiés ça veut rien dire les sourates machin-truc, il fallait des explications, plus d'explications mais au fond ce film joue la carte de la facilité on est dans la foi, le message serait presque créationniste au final. Mais à part ça le film est vraiment bon, c'est son message, son approche que je ne cautionne pas, que j'aurais préféré autrement, mais il rempli parfaitement son boulot, on a un truc mystérieux à souhait, des personnages vraiment intéressants, un développement assez sympathique de chacun d'entre eux, une fin tout à fait correcte. Dommage aussi que la mise-en-scène ne suive pas.
    ffred
    ffred

    1 511 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 octobre 2015
    Pas à mon programme à l'origine, on me l'a conseillé et j'ai bien fait de me laisser tenter. Voilà un étrange premier long métrage balançant entre le drame humain, le film de guerre et le fantastique. C'est bien fait, bien joué, bien réalisé. Une certaine maitrise qui nous offre un film aussi envoutant qu'original. Une belle découverte et un jeune réalisateur, Clément Cogitore, à suivre...
    missfanfan
    missfanfan

    76 abonnés 831 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 octobre 2015
    Belle surprise que ce très bon film avec un sujet plus que d'actualité.
    comme toujours Jérémie Renier est excellent et Kevin Azaïs confirme son césar, petit rôle serte mais belle prestation
    traversay1
    traversay1

    3 127 abonnés 4 631 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 octobre 2015
    Ni le ciel ni la terre est-il un film de guerre ? Autant que peut l'être Le désert des tartares, c'est à dire oui pour le contexte, non pour le traitement du sujet. Des soldats disparaissent en Afghanistan. Mystérieusement. L'ennemi désigné est-il coupable ? Pas sûr. Du réalisme technologique (vision intéressante et documentée des conflits modernes), Clément Cogitore, qui transpose habilement son vécu de plasticien, passe à une intrigue où l'irrationnel vient contaminer le quotidien des militaires. Côté atmosphère, c'est très réussi. Et Jérémie Renier impose sa présence physique avec conviction. En revanche, le film pêche par manque de rythme et sa confusion des thèmes : le deuil, la solitude, les croyances ... Il est évident que Cogitore est fasciné par le cinéma de Tarkovski ou de Lynch. Ni le ciel ni la terre est un coup d'essai fascinant, y compris pour ses lacunes. Inabouti mais prometteur.
    ferdinand75
    ferdinand75

    461 abonnés 3 655 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 octobre 2015
    Un film très intéressant, très réussi et surtout très intelligent. C’est un qualificatif que l’on emploie pas souvent pour décrire un film, mais dans ce cas là c’est la première impression que l’on a en sortant de la salle. Par son scénario et par sa mise en scène Clément Cogitore nous apprend des choses , nous « élève », il touche à une corde sensible , il nous amène à réfléchir. En changeant d’angle d’approche à plusieurs reprises, il nous bouscule, et nous fait découvrir de nouvelles sensations. Le mystère qui entoure cette section de commandos ,perdue à la frontière afgano/pakistanaise , avec deux postes de guet faisant face aux talibans, les disparitions successives de soldats , puis de talibans, , cette entrée soudaine dans l’ irrationnel, l’intemporel, voir le magique, devient de plus en plus fascinant. Il y a ensuite la « réconciliation » de circonstance avec les talibans, pour la recherche d’un ennemi commun, la rancœur contre le village local qui se veut neutre, mais pourrait détenir la clef du mystère. Toute la symbolique autour d’une sourate du Coran, qui parle déjà d’une grotte secrète et de disparitions humaines. On s’y perd, on a le tournis, on est déstabilisé, mais captivé. A chaque étape Cogitore pousse plus loin la limite, et le capitaine Antares deviendra à son tour presque fou. Un des gros atouts du film c’est de savoir filmer la vie militaire comme peu de personne ne l’on fait. Il faut remonter au Schoendorffer de « La 317e section », ou du « Crabe tambour », ou alors au cultissime « Apocalypse Now », pour retrouver ce souffle d’une vraie vision de la vie militaire. La guerre tel qu’elle est, avec beaucoup d’attente , d ’incertitude et d’angoisse. Et non la guerre d’action Hollywoodienne où il se passe toujours plein de choses et plein de bagarres, tourné en mode "clip vidéo", ou pire, en mode « vidéo games ».. Et non la guerre c’est avant tout de l’attente, des temps mort et du stress. Ce qui génère parfois un peu de folie, vers la film du film, avec la dérive Rock& roll de certains soldats, on se rapproche alors d’ « Apocalypse Now » et du délire du colonel Kurtz. Les mêmes causes engendrant les mêmes effets. Les acteurs sont tous excellents et la palme revient absolument à Jérémie Renier, formidable, qui tient là son plus beau rôle. La bande son est aussi très réussie, avec un mélange de musique sacré et traditionnelle. La question qui nous taraude dans la dernière demi-heure est de savoir comment Clément Cogitore va s’en sortir, comment il va boucler sa boucle. Car on est en plein dans le fantastique, dans le mystique, dans l’invisible, avec une accumulation d’hypothèses. On a peur d’être déçu par une explication toute bête, ou trop pragmatique, ou trop irréaliste. Et le final très astucieux, avec une sorte d’ « ouverture » sur deux options. L’option fantastique/mystique , déclinée de la sourate du Coran , reste ouverte, possible , mais on n’en saura pas plus, ou alors une autre option induite par la « petite phrase » prononcée rapidement par le Colonel qui vient relevé Antares, nous offre un autre éclairage , découvrant une autre hypothèse , tout à fait nouvelle et surprenante, qui remet en question l’ensemble du récit, et le film se clôt ainsi . Au lieu de laisser ouvert béatement sans solution , ou au contraire de simplifier avec un solution évidente , Cogitore nous propose subtilement deux variantes, c’est un peu à chaque spectateur de voir comme il le ressent. Il n’y a pas probablement pas une vérité. C’est remarquable d’astuce et d’intelligence (encore une fois) . A noter l ‘Atlas marocain ( substitut à l’ Afghanistan) qui est magnifiquement filmé, et rajoute de la magie au film. Un film orignal et vraiment réussi. Par contre, il n’a pas eu la promotion méritée : en fin de 1ere semaine le film est déjà sorti des grands écrans !! Quel dommage, courrez vite dans les salles art et essai qui le tiennent encore en 2e semaine, vous ne serez pas déçu..
    Acidus
    Acidus

    628 abonnés 3 655 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 octobre 2015
    Premier film pour le jeune cinéaste Clément Cogitore et l'on peut déjà relever son talent pour la mise en scène et pour instaurer une ambiance oppressante et mystèrieuse durant toute la durée du long métrage. Cette atmosphère palpable est bien l'un des grosse réussite de "Nile ciel ni la terre" puisque le spectateur est plongé au coeur de cette unité militaire en plein Afghanistan et l'on partage les peurs et l'incompréhension et la frustration des soldats face aux disparitions inexpliquées de leurs camarades. En fait, la petite déception vient des aspects métaphysiques et spirituels qui ne sont pas assez creusés, enlevant le supplément de profondeur que le film aurait mérité avec un tel scénario. Quoiqu'il en soit, Clément Cogitore est à surveiller de près.
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